Julien Denormandie a défendu le testing mené par le gouvernement. 11:23
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Antoine Terrel , modifié à
Sept entreprises françaises ont été épinglées jeudi pour "présomption de discrimination à l'embauche", après une campagne de testing commandée par le gouvernement. Invité vendredi d'Europe 1, Julien Denormandie, ministre auprès de la Ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités, veut que cette prise de conscience "soit diffusée partout dans la société". 

Air France, Accor, Altran, Arkéma, Renault, Rexel et Sopra Steria, sept entreprises ont été épinglées jeudi pour "présomption de discrimination à l'embauche", à la faveur d'une campagne de testing commandée par le gouvernement. Invité vendredi d'Europe 1, Julien Denormandie, ministre auprès de la Ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités, est venu défendre la méthode du gouvernement. Le "name and shame", a-t-il assuré, "est nécessaire et peut être utile". 

Concernant la question de la discrimination à l'embauche, "il faut absolument que cette prise de conscience soit diffusée partout dans la société", estime le membre du gouvernement, au micro d'Aurélie Herbemont, défendant "le plus grand testing jamais organisé" en France sur cette question. "Les discriminations continuent à perdurer dans notre pays dans l'accès à un job et au logement", regrette Julien Denormandie, et n'ont "pas de place dans notre république". 

"Accompagner les entreprises dans leur processus de recrutement"

Lorsqu'il y a des présomptions de discrimination du côté des entreprises, nuance toutefois le ministre, "cette discrimination n'est jamais volontaire, jamais organisée", mais résulte "d'habitudes ou de constats qui, à la fin des fins, amènent à cette discrimination". Julien Denormandie invite donc à "accompagner toutes les entreprises, dont beaucoup travaillent avec beaucoup de bonnes volonté, dans leur processus de recrutement". 

Reste que les résultats de l'étude ont scandalisé les entreprises concernées, qui se sont déclarées "indignées" par les "faiblesses manifestes de la méthodologie utilisée qui aboutit à des conclusions erronées". "A chaque fois, vous avez une méthodologie qui peut poser question", assume Julien Denormandie, revendiquant avoir voulu "être transparent" concernant la méthodologie utilisée et "là où il pouvait y avoir des limites". 

La discrimination positive ? "Je n'y crois pas", confie le ministre

"Ce testing permet de dire : 'attention, il faut qu'il y ait cette prise de conscience de lutter contre les discriminations, tous les jours'", dit encore Julien Denormandie, refusant toutefois d'accabler les entreprises seules. "On met en avant les entreprises, mais du côté de l'État, c'est la même chose", explique-t-il. 

Interrogé sur l'utilité d'une éventuelle mise en place de la discrimination positive, le ministre se montre plus réservé. "Je n'y crois pas", confie-t-il. "Chacun doit être reconnu par son talent", et la discrimination positive pourrait "balayer d'un revers de la main le talent des gens qu'on embauche".