Derrière le remaniement "technique", un message politique

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© LIONEL BONAVENTURE / AFP
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David Doukhan et L.H.
ANALYSE - Aucun signe n'a été envoyé à l'aile gauche du PS : ce sont deux élues parfaitement en phase avec la ligne de l'exécutif qui ont été nommées secrétaires d'Etat.

Deux nouveaux visages féminins ont fait leur entrée dans le gouvernement de Manuel Valls mercredi. La députée socialiste Martine Pinville est devenue secrétaire d'Etat chargée du Commerce, de l'Artisanat et de la Consommation. Sa collègue Clotilde Valter a pour sa part été nommée secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification, où elle succède à Thierry Mandon, qui a repris le portefeuille de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pas de geste vers l'aile gauche. Un simple "ajustement technique", selon le terme de Manuel Valls. Mais pas seulement. Il y a tout de même un message politique dans ce mini-remaniement. D'abord, aucun débauchage chez les frondeurs du Parti socialiste : François Hollande estime ne pas avoir à donner de signes à cette gauche qui le critique sans cesse. Pas un geste non plus pour les fidèles de Martine Aubry, qui a fini par se rallier à la motion soutenue par l'exécutif. "Le congrès a tué Aubry et le 49-3 a flingué les frondeurs", décrypte l'un des amis du chef de l'Etat.

Deux "hollandaises" en phase avec l'exécutif. François Hollande a donc choisi des fidèles. Martine Pinville était à ses côtés à Lorient, en 2009, lorsqu'il s'est lancé dans l'aventure présidentielle et qu'on le surnommait "Monsieur 3%" en référence à son score d'alors dans les sondages. Clotilde Valter, elle, est une énarque, ancienne proche de Lionel Jospin, avec qui elle a travaillé à Matignon. Deux élues totalement dans la ligne, inconnues du grand public, et qui accompliront donc discrètement leur tâche, sans faire de vagues.

Le vrai remaniement viendra plus tard. Dans l'esprit du président, le vrai remaniement, celui qui doit l'emmener vers la bataille de 2017, aura lieu en janvier, après les élections régionales. L'enjeu : faire entrer les Verts. Pas sous forme de débauchage, mais à travers un vrai accord électoral, pour éviter à tout prix la présence d'un candidat écologiste au premier tour de la présidentielle.