Eva Joly à propos de Christiane Taubira : "Si j'étais à sa place, je démissionnerais"

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J.D , modifié à
La députée écologiste européenne était l'invitée d'Europe 1 jeudi matin. Sans surprise, elle a vivement critiqué la décision de François Hollande de maintenir la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France dans sa réforme constitutionnelle. 
INTERVIEW

Invitée sur Europe 1 jeudi matin, la députée écologiste européenne, Eva Joly, a vivement critiqué la décision de François Hollande de maintenir la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France dans sa réforme constitutionnelle. 

"François Hollande perdra son âme et les élections en 2017". "Je pense que c'est une mesure qui n'a aucune portée pratique et qui ne va pas combattre le terrorisme. C'est purement symbolique, c'est purement politicard", fustige Eva Joly, rappelant que la mesure existe déjà dans le Code civil. "C'est très révoltant pour moi, je le sens comme une volonté de diviser les Français et de sacrifier nos valeurs ", a-t-elle également ajouté. La députée européenne franco-norvégienne souligne qu'elle même n'est pas née française, mais qu'elle est française par "adhésion" : "J'ai envie de dire que cette mesure trahit le rôle de la France dans le monde. Nous sommes regardés comme la patrie des droits et des libertés, veux qui ne flanchent pas sur ces questions là". Pour la députée écologiste, cette décision fera "perdre son âme et les élections" à François Hollande en 2017. 

"Humiliée publiquement". La décision atteint en tout cas les écologistes "dans leurs valeurs fondamentales", selon Eva Joly. Dans ces conditions, elle estime que ça sera "très difficile" pour Europe Ecologie-Les Verts de réintégrer le gouvernement : "Pour nous c'est l'égalité entre les Français qui est rompue. Et donc je pense que cela ferme la porte à l'entrée des écologistes dans le gouvernement". Interrogée sur une éventuelle démission de Christiane Taubira, après son désaveu sur le sujet mercredi, la magistrate juge que si elle était à la place de la garde des Sceaux, "elle démissionnerait". "Etre humiliée comme ça publiquement et voir une mesure aussi contraire à ses valeurs être portée par le président de la République, c'est pas supportable", conclut l'ancienne candidate à a présidentielle.