Déchéance de nationalité : "ce serait une faute" pour Cécile Duflot

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J.D , modifié à
La députée écologiste de Paris était l'invitée du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Monde/I-Télé dimanche.
INTERVIEW

"Il y a eu un certain nombre d'abus". Invitée dimanche du Grand Rendez-Vous, Cécile Duflot a critiqué le projet du gouvernement sur la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France. Pour la coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée, ce serait "plus qu'une ligne rouge", ce serait "une faute".

"Une question de principe et d'efficacité". "La nationalité se constate, nous sommes des égaux", explique la députée. "Quand vous avez un de vos concitoyens qui commet une faute criminelle, on le pourchasse, on le juge et on le condamne. C'est ça la règle". Avant d'ajouter : "Moi qui n'ai que la nationalité française, qui n'ai que des ancêtre français depuis le 15 ème siècle, je ne suis pas plus française que mes nièces qui sont franco-luxembourgeoises. Je pense que c'est une faute très grave de compréhension du sens de la nationalité". Pour Cécile Duflot, il vaut mieux qu'une personne soit jugée et surveillée en France "plutôt qu'elle soit renvoyée dans un autre pays et qu'on sache pas quand elle peut revenir". "C'est une question de principe et d'efficacité", affirme-t-elle.

"Si vous avez la nationalité française de droit, ce n'est pas la même chose que si vous l'avez demandé". Cécile Duflot ne s'oppose cependant pas à la déchéance de nationalité pour les étrangers qui l'ont demandé : "C'est différent parce que c'est l’acquisition de la nationalité de façon volontaire. Si vous avez la nationalité française de droit, ce n'est pas la même chose que si vous l'avez demandé". Pour l'ancienne ministre et membre de la commission des Affaires étrangères, la lutte contre la menace terroriste doit reposer désormais sur les services de renseignements, avec des moyens accrus, via "des infiltrations, de la surveillance", des "choses très classiques" mais "qui fonctionnent le mieux". 

Quant à la possibilité d'inscrire l'état d'urgence dans la réforme constitutionnelle comme prévu par l'exécutif, "je pense que cela ne sert à rien", a répondu la députée de Paris (EELV). De plus, selon l'élue, si l'exécutif rendait possible le maintien de certaines mesures après la fin d'un état d'urgence strict, cela "deviendrait un état d'exception".

>> Retrouvez l'intégralité de cet entretien en vidéo :


Le Grand Rendez-Vous avec Cécile Duflotpar Europe1fr