Talamoni attend Macron : "La parole présidentielle va être très écoutée en Corse"

Jean-Guy Talamoni menace d'organiser des blocages en cas de mécontentement.
Jean-Guy Talamoni menace d'organiser des blocages en cas de mécontentement. © Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Frédéric Michel, édité par C.L.
Le président de l'Assemblée de Corse maintient la pression avant la venue sur l'île du président de la République mardi et mercredi.
TÉMOIGNAGE

Les nationalistes corses considèrent qu'ils ont gagné leur pari. Des milliers de personnes (22 à 25.000 d'après les organisateurs, mais 6.000 selon la préfecture) ont manifesté dans le calme samedi après-midi à Ajaccio pour peser dans les discussions avec le gouvernement. "C'est une démonstration de force", s'est félicité Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse. "Paris doit entendre la voix de la Corse exprimée de la façon la plus démocratique et pacifique qui soit, par les urnes puis la rue samedi."

Négociations à venir. Emmanuel Macron sera sur l'île mardi et mercredi et il est attendu de pied ferme par les nationalistes. "Notre message est clair : il faut ouvrir une nouvelle phase des relations entre la Corse et la France. Il faut qu'il y ait des gestes concrets s'agissant des prisonniers politiques, bien entendu, mais aussi de la révision constitutionnelle qui est prévue. La Corse ne peut pas rentrer dans le droit commun comme cela nous a été proposé il y a quelques jours à Paris", soutient Jean-Guy Talamoni.

Menace de blocage. Le leader des nationalistes réitère toutefois sa volonté de discuter : "Il y aura des négociations qui vont durer des mois mais c'est nécessaire pour instaurer des relations de confiance. Cela ne peut se faire que par un dialogue sans préalable et sans tabou". La venue d'Emmanuel Macron dans l'île de beauté s'annonce donc très suivie, annonce Jean-Guy Talamoni qui met aussi la pression sur le gouvernement. "La parole présidentielle va être très écoutée en Corse, il faut que le signal soit très clair. Si tel n'était pas le cas, un blocage s'ensuivrait et ce ne serait profitable ni à la Corse ni à Paris."