"Conversations privées avec François Hollande" : "On voulait savoir comment l'homme normal encaisse l’exercice du pouvoir"

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Antonin André, chef du service politique d'Europe 1, revient ce lundi sur les coulisses du livre qu'il publie avec Karim Rissouli, Conversations privées avec le président.
INTERVIEW

Conversations privées avec le président, c’est le récit des 32 entretiens qu'ont eu Antonin André et Karim Rissouli avec le chef de l'Etat, entre le 17 février 2012 et le 24 mai 2016. Un livre dans lequel le président de la République livre un commentaire personnel sur son action et les événements marquants de son quinquennat, loin de la parole formatée du communiquant politique.

Un regard sur l’ensemble du quinquennat. "On avait écrit un livre précèdent, L’homme qui ne devait pas être président, où on parlait de 'l’homme normal'. Le 1er mai 2013, un an après son élection, on a demandé à le revoir, pour savoir comment cet homme normal encaissait l’exercice du pouvoir. Il a accepté de nous rencontrer, ça a duré 1h30, 2h", explique Antonin André, co-auteur du livre et chef du service politique d'Europe 1. "À l’issue de cet entretien, on s’est dit qu’on devait faire quelque chose sur l’ensemble du quinquennat, le voir dans les moments de crise pour pouvoir raconter, à la fin du quinquennat, ce quinquennat."

Une parole libérée. "Dans l’exercice qui nous occupait, il y avait cette idée que les propos livrés n’étaient pas exploités immédiatement, pour alimenter la chronique et le jeu politique immédiat. Pour lui, c’était un moyen de libérer sa parole", souligne le journaliste. "On était absolument seuls. Nous avons fait ce travail avec François Hollande, dans une relation directe, sans aucun intermédiaire."

Un président qui ne sait pas tout. Des entretiens où le président montre notamment un "visage assez humble". "C’est assez inédit", relève Antonin André. "Il montre le visage de quelqu’un qui ne sait pas tout, et qui cherche quand même auprès de ces proches et de sa famille. Deux jours après les attentats du 13 novembre, il déjeune avec Ségolène Royal et ses enfants, et avec eux il parle de la façon dont les attentats sont ressentis, comment il faut réagir, comment est-ce qu’ils perçoivent le pays."