Richard Ferrand 1:39
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Hélène Terzian, édité par Manon Bernard
Cinquante députés de tous bords politiques ont reçu sur leurs boîtes mails des menaces de morts accompagnées de photos. Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui ne fait pas partie des destinataires, a effectué un signalement auprès de la justice. Une enquête a été ouverte pour "menaces de mort ou d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l'encontre d'élus". 

Mardi, le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a opéré un signalement auprès de la Justice. Cinquante députés de tous bords politiques sont menacés de mort depuis la fin de la semaine dernière. Les élus reçoivent des menaces par mail accompagnées de photos très explicites de décapitation. "Ils nous menacent de ce qu'il appelle un égorgement symbolique", lance Charles de Courson, député du groupe Libertés et territoires. Il assure que les menaces qu'il a reçues sont allées crescendo. Elles étaient accompagnées d'une "photo d'un homme à qui on a tranché la gorge". "C'est quelqu'un qui n'est certainement pas bien dans sa tête", affirme le député. 

"Je reçois fréquemment des menaces"

Ces messages, dont la motivation n'est pas très claire, ont été envoyés à une liste de députés précise : leurs noms commencent exclusivement par un C ou un M. Comme André Chassaigne (PCF) et Alexis Corbière (LFI), Eric Ciotti (LR) a également été une cible. Et pour ce dernier, ce n'est pas une première. "Je reçois fréquemment des menaces, des attaques, des insultes avec des sous-entendus menaçants", confie-t-il. Avant d'ajouter : "C'est un peu le lot du politique quand on a une parole libre et quand on s'attaque à des sujets comme celui de l'islamisme. C'est aux autorités d'apprécier le danger." 

Une enquête ouverte

Richard Ferrand ne fait pas partie des destinataires. Le président de l'Assemblée nationale a toutefois effectué un signalement auprès de la Justice au nom des députés, mardi. Il applique ainsi l'article 40 du Code de procédure pénale, qui impose à toute autorité ayant connaissance d'un crime ou d'un délit de le signaler à l'autorité judiciaire.

À la suite de ce signalement, une enquête a été ouverte pour "menaces de mort ou d'atteinte aux biens dangereuses pour les personnes à l'encontre d'élus", a appris l'AFP auprès du parquet de Paris. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).