Pour Castaner, l'hommage à Johnny "est un enjeu national de rassemblement"

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A.D , modifié à
Invité sur Europe 1 et interrogé sur la probabilité d'un hommage national, le secrétaire d'Etat a mis en balance la nécessaire sécurité et l'envie d'un grand rassemblement des Français.
INTERVIEW

Au lendemain de la mort de Johnny Hallyday, Christophe Castaner a amené des précisions sur la forme que pourrait prendre l'hommage à l'icône de la chanson française.

"Partager l'émotion". "Le président de la République et ses services sont en train d'échanger avec la famille de Johnny Hallyday sur les modalités. Il y a une émotion extrêmement forte, une émotion qui rassemble et cela mérite aussi qu'on s'y attache. Je crois que les Français ont envie de partager l'émotion. La forme de l'hommage sera décidée avec la famille, ce qui est bien normal", a indiqué le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.

Les Champs-Elysées, une "hypothèse".Un cortège qui descendrait les Champs-Elysées samedi a d'ores et déjà été évoqué. "C'est une des hypothèses", nuance Christophe Castaner. "Mais laissons les services du président, et surtout la famille, décider de ce qui est le mieux pour accompagner Johnny". La sécurité reste par ailleurs un facteur à ne pas négliger. "Ça peut être un rassemblement d'un très grand nombre de personnes et il faut mobiliser beaucoup de forces de police qui ne sont pas automatiquement disponibles samedi prochain. Cela fait partie des éléments que nous devons prendre en compte. Mais il y a une émotion nationale", répète-t-il. "Je n'ai pas à juger si elle est juste, pas juste. Peu importe qu'on soit fan ou pas, il incarne quelque chose que moi j'appelle 'le commun', cette chose qui appartient à tous même si, au fond, on ne la pratique pas. C'est l'église du village, mais aussi l'Histoire et le talent de Johnny."

A quoi pourrait ressembler la cérémonie d'hommage à Johnny Hallyday ?

"Il incarne quelque chose". La question de la légitimité de l'hommage s'est néanmoins posée. Certes, extrêmement populaire, Johnny n'était ni un personnage d'Etat ni Victor Hugo, sans avoir par ailleurs été toujours exemplaire : "Il faut toujours se poser cette question parce qu'il y a quelque chose de subjectif. Le président de la République avait un lien personnel avec Johnny Hallyday. Est-ce que c'est un élément ? Evidemment non. Après, il suffit de vous écouter depuis 24h pour comprendre que cet enjeu était un enjeu national de rassemblement."

Les héros, ce ne sont pas seulement les militaires mais ceux qui incarnent, ceux à qui on a envie de rassembler

"Commun français". "Au-delà de l'hommage, moi j'ai envie de parler aux Français qui sont quelque part apaisés dans cette perspective, dans cet accompagnement de cet homme, dans l'histoire de cet homme. C'est aussi ça, la dimension sociale d'accompagner cet homme", ajoute Christophe Castaner à qui il apparaît logique de donner une parole officielle et présidentielle à la cérémonie d'hommage. "Comme ce sera le cas demain (vendredi) pour Jean d'Ormesson aux Invalides parce qu'il fait partie de ce commun français", souligne encore Christophe Castaner qui voit dans ces personnages  des "héros", comme l'avait déjà dit Emmanuel Macron.

"Un héros français". "Ce ne sont pas eulement les militaires mais ceux qui incarnent, ceux à qui on a envie de ressembler. Au fond, ils nous ressemblent parce que tout est permis. C'est ce que nous dit Johnny Hallyday, sa détermination, sa capacité quelquefois même à s'inventer une histoire pour rentrer dans l'Histoire. C'est aussi ça le génie français. En cela il est un héros français", conclut-il.