Damien Abad 3:01
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avec AFP , modifié à
 "Je lui ai demandé ce (jeudi) matin de sortir de l'ambiguïté", indique Christian Jacob dans un communiqué. "Dans ces conditions, je lui ai signifié qu'on ne pouvait pas attendre le bon vouloir de M. Macron de le prendre ou de ne pas le prendre au gouvernement et qu'il devait dès maintenant quitter ses fonctions de président du groupe."

Le président des Républicains, Christian Jacob, a demandé jeudi à Damien Abad, au centre de spéculations sur un ralliement à la macronie, de "quitter ses fonctions" à la tête du groupe LR à l'Assemblée nationale. "Je lui ai demandé ce (jeudi) matin de sortir de l'ambiguïté" et "il m'a réclamé un délai supplémentaire pour attendre la composition du gouvernement", indique Christian Jacob dans un communiqué. "Dans ces conditions, je lui ai signifié qu'on ne pouvait pas attendre le bon vouloir de M. Macron de le prendre ou de ne pas le prendre au gouvernement et qu'il devait dès maintenant quitter ses fonctions de président du groupe", a-t-il ajouté.

"J'ai toujours pris mes responsabilités et, une fois encore, je les prendrai" avec "clarté et franchise", a réagi sur Twitter Damien Abad, en assurant qu'il s'exprimerait dans une interview au quotidien Le Figaro. Mardi, le patron du groupe parlementaire avait, selon son entourage, indiqué aux députés qu'il "clarifierait sa situation d'ici à vendredi", en vue des législatives.

Mais selon une source proche de Christian Jacob, Damien Abad lui a affirmé jeudi matin qu'"il s'exprimerait vendredi midi lors du dépôt de son dossier" de candidature. "Cette demande de délai est un aveu" qui a poussé le président du parti a demandé le départ de Damien Abad, a ajouté cette source, selon qui l'échange a eu lieu par SMS.

De vives réactions chez les LR

Plusieurs responsables LR ont immédiatement réagi sur Twitter. "Il n'y a pas besoin de 24, 36 ou 48 heures pour savoir si le président du groupe LR veut être dans l'opposition LR ou la majorité LREM en cas de réélection", a affirmé le député du Vaucluse Julien Aubert, tandis que son collègue du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont affirmait que Damien Abad "a dépassé les limites du respect qu'il nous doit". "L'hésitation est déjà une compromission", a de son côté affirmé l'eurodéputée Nadine Morano en concluant son tweet d'un "allez, au revoir".

Âgé de 42 ans, Damien Abad fait l'objet de spéculations sur un possible ralliement à la macronie et une éventuelle entrée au gouvernement, notamment depuis sa rencontre dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle avec Thierry Solère, ex-LR devenu conseiller du président Macron. La majorité présidentielle a déjà annoncé qu'elle ne présenterait pas de candidat face à lui dans la cinquième circonscription de l'Ain pour les législatives des 12 et 19 juin.