Chasse : le gouvernement envisage un délit d'alcoolémie et des demi-journées sans chasse

  • Copié
avec AFP , modifié à

Le gouvernement envisage d'instaurer un délit d'alcoolémie ou dans certaines régions, des demi-journées sans chasse, dans une "feuille de route pour améliorer et garantir la sécurité" de la pratique annoncée ce mardi. Une phase de concertation va être engagée avec les différents acteurs pour aboutir à des mesures concrètes fin 2022-début 2023.

Le gouvernement a annoncé mardi une "feuille de route pour améliorer et garantir la sécurité à la chasse", envisageant notamment d'instaurer un délit d'alcoolémie ou dans certaines régions des demi-journées sans chasse . "Il n'y a actuellement aucun cadre concernant l'alcoolémie à la chasse, nous voulons changer cela", a indiqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Bérangère Couillard lors d'un déplacement dans la Marne. "La pratique de la chasse implique une arme, comme avec une voiture, c'est incompatible avec une alcoolémie forte."

Une phase de concertation va être engagée avec les différents acteurs, notamment les fédérations de chasseurs, avec l'objectif d'aboutir à des mesures concrètes (via des arrêtés ou des décrets) "d'ici la fin de l'année, au maximum en début d'année", a-t-elle dit. "Mon objectif est clair : je veux tendre vers le zéro accident dans les années à venir et cela passera par un meilleur respect des règles, une information plus importante auprès des riverains et un meilleur partage de l'espace", a indiqué la secrétaire d'Etat.

90 accidents de chasse sur la saison 2021-2022

Selon les chiffres de l'Office français de la biodiversité, le nombre des accidents de chasse est tendanciellement à la baisse depuis 20 ans. Néanmoins, pour la saison 2021/22, l'OFB a recensé 90 accidents de chasse (blessures corporelles liées à l'utilisation d'une arme de chasse), contre 80 la saison précédente. Parmi eux, huit accidents mortels, dont deux ont concerné des victimes non-chasseurs.

Parmi les principales pistes, reprises d'un récent rapport du Sénat, la création d'un délit d'alcoolémie aligné sur les mêmes exigences que pour les automobilistes. L'alcoolisation est toutefois déjà une circonstance aggravante en cas de poursuites après un accident de chasse. "Je ne suis pas là pour pénaliser les pratiquants", a toutefois insisté Bérangère Couillard.

Une possible demi-journée sans chasse

Autre piste : instaurer une demi-journée sans chasse. Si le gouvernement privilégie une mise en place au niveau local, dans des forêts péri-urbaines ou très fréquentées, la secrétaire d'Etat "ne ferme pas la porte à une orientation nationale" et indique que le faire le dimanche "n'est pas un sujet tabou. Tout est sur la table".

Une mission du Sénat, constituée en novembre 2021 après le décès d'un jeune homme de 25 ans tué devant sa maison dans le Lot par un tir de chasse, avait rejeté en septembre l'idée d'instaurer au niveau national un jour sans chasse . Des mesures visant à mieux informer les promeneurs des activités de chasse en cours, éventuellement par une application mobile, ou à interdire les tirs dans un rayon de 30 degrés à gauche et à droite des chasseurs pour éviter d'atteindre un compagnon de chasse, sont également à l'étude.