Certains politiques n'hésitent pas à se tourner directement vers l'ambassadeur du Qatar pour obtenir des faveurs. 1:29
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Théo Maneval
Dans le livre "Nos très chers émirs", les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot décrivent les dérives de la relation entre le Qatar et les politiques français. 

C'est un livre qui va forcément être très commenté. Les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot publient Nos très chers émirs (Michel Lafon), un livre-enquête qui décrit les dérives de la relation entre le Qatar et les politiques français. De droite comme de gauche, ces élus sollicitent sans scrupule l'ambassade du Qatar à Paris pour obtenir des faveurs. 

La stupéfaction de l'ambassadeur. L'ambassadeur du Qatar le dit lui même, il n'a jamais vu ça". "J'ai fréquenté des politiques partout", explique Meshal Bin Hamad Al-Thani mais "aucun ne s'est comporté comme certains Français. Jean-Marie Le Guen, ministre des Relations avec le Parlement, se vante par exemple de pouvoir y "bloquer les questions hostiles" sur le Qatar. "Mais je n'ai pas à le faire gratuitement", précise-t-il. "Il nous faisait littéralement du chantage", s'étonne l'ambassade. 

Des demandes très directes. D'autres sont beaucoup plus directs, à l'image de la députée Rachida Dati qui demande 400.000 euros pour financer un "Club des Ambassadeurs" dans son arrondissement de Paris. Il y aussi le député PS du Nord-Pas de Calais, Nicolas Bays qui envoie personnellement un SMS à l'ambassadeur. "J'ai des problèmes financiers. La mère de notre jeune enfant est fatiguée, je voudrais l'emmener à l'étranger. Peux-tu me faire inviter dans un hôtel de Doha et nous payer le billet d'avion ?", écrit-il ainsi. Malgré un premier refus, il enverra deux autres demandes par SMS notamment pour financer des travaux dans sa maison. 

Des plaintes à venir. Dans ce livre, on apprend encore que l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin exige de voyager en première classe lorsqu'il est invité en colloque à Doha, la capitale du Qatar, sinon il annule. La présidente du FN Marine Le Pen a elle fait financer son déplacement au Caire, en 2015, par les Emirats Arabes Unis. Face à ces révélations, plusieurs protagonistes, comme Jean-Marie Le Guen ou Rachida Dati annoncent qu'ils vont porter plainte.