Roland Cayrol 1:14
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B.V. , modifié à
Pour le politologue Roland Cayrol, invité lundi du Club de la presse sur Europe 1, "les gens en ont assez de cette espèce de guerre de religion permanente entre la gauche et la droite".

"Le système des partis et de la 5ème République ne peut plus marcher comme ça." L'acte de décès à venir est prononcé par le politologue Roland Cayrol : "Je pense que la 5ème est en train de crever tellement elle est corsetée par ce système de partis et cette impossibilité d'avoir une quelconque logique de compromis politique", a affirmé lundi sur Europe 1 l'enseignant chercheur à Sciences-Po, auteur des Raisons de la colère.

Entendu sur europe1 :
Une majorité de Français sont d'accord pour les mêmes solutions

"Ce dont les gens ont vraiment assez, c'est de cette espèce de guerre de religion permanente entre la gauche et la droite", a développé Roland Cayrol dans Le Club de la presse. "On élit un président, on lui donne une majorité à l'Assemblée, et pendant cinq ans, ils se font la guerre. Je crois que c'est ça qui est mis en cause, ce n'est pas l'existence de la gauche et de la droite."

La proportionnelle pour résoudre une "injustice". Pour Roland Cayrol, "une majorité de Français sont d'accord pour les mêmes solutions" sur de nombreux sujets, "sur l'Europe, sur l'économie, sur l'immigration même…" Il s'agirait donc de "couper les deux bouts de l'omelette, enlever les extrêmes, manger ce qui est mangeable, que les gens raisonnables de tous les camps se mettent d'accord pour essayer de nous en sortir."

Pour autant, le politologue relève une "injustice" dans le plafond de verre auquel le Front national se heurte à chaque élection, avec des scores élevés au premier tour et des victoires rares au second. "Je suis pour une proportionnelle intégrale, peut-être avec 5% minimum comme en Allemagne. Ça aura l'avantage d'être juste. Les Français souffrent de l'injustice du système et de l'injustice de représentation. Vous avez un parti qui représente plus de 25% et qui n'est pratiquement pas représenté. Ce n'est pas démocratiquement sain."