Catherine Nay Cécile Amar 1280
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M.B. , modifié à
MOMENT DE RADIO - La journaliste politique est intervenue lundi en direct dans Europe 1 Soir pour mettre les choses au point sur les femmes journalistes politiques de la "génération Giroud". 

Il y a un an, des femmes journalistes dénonçaient, dans Libération, le harcèlement sexuel qu'elles subissaient de la part des hommes politiques, dans une tribune qui démarrait par les mots "Nous ne sommes pas la génération Giroud". Entendant que cette tribune était de nouveau évoquée lundi, dans Europe Soir animé par Nicolas Poincaré, la journaliste politique d'Europe 1 Catherine Nay est entrée en studio pendant le direct pour donner sa version de l'histoire.

La "génération Giroud". Alors qu'elle est invitée de l'émission lundi soir pour réagir à l'affaire Baupin, Cécile Amar, journaliste au Journal du Dimanche, fait donc allusion à cette tribune dont elle est signataire. L'occasion pour le journaliste Gérard Carreyrou de rappeler d'où vient l'expression "génération Giroud". Dans le tournant des années 1970, décrit-il, la rédactrice en chef de L'Express, Françoise Giroud, envoie de jeunes et belles femmes journalistes couvrir l'actualité politique, espérant que les responsables, alors majoritairement des hommes, se dévoileraient plus facilement. "Elle leur avait dit : 'il faut que vous colliez aux hommes politiques les plus importants et il faut y aller'. C'était ça, la jurisprudence Giroud", assure Gérard Carreyrou.

Des propos "insupportables". Mais pour Catherine Nay, qui fait partie de cette génération, "ce n'était absolument pas ça, ça n'a jamais marché comme ça". Alors à l'écoute, la journaliste décide donc d'intervenir dans le débat en cours dans le studio d'Europe Soir, pour s'insurger contre ces propos "très humiliants". "Françoise Giroud ne nous a jamais dit 'Allez-y' avec des clins d'œil. Croire qu'on nous ait donné pour conseil de s'offrir, c'est insupportable." Selon elle, "il ne suffisait pas [pour les journalistes] de venir et de faire de la décoration".

"Ça m'est arrivé de gifler un type". Pour appuyer son propos, Catherine Nay a raconté avoir été, elle-même, victime de propos déplacés de la part de certains hommes politiques. "Ça commençait par un compliment, puis des pressions plus insistantes", a-t-elle déclaré. "On savait se défendre. Ça m'est arrivé de gifler un type. Quelques fois, on est obligé. Quand ça allait trop loin, bas-les-pattes, et une baffe."