Casanova : "Je suis choqué par le peu d'importance que l'on accorde au Garde des Sceaux"

Christiane Taubira
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A.D
La question de la déchéance de nationalité n'en finit plus de diviser la gauche. Jean-Claude Casanova s'est étonné dans l'émission "Médiapolis" de samedi du peu de cas qui a été réservé à la Ministre de la Justice, Christiane Taubira.
INTERVIEW

Christiane Taubira, ministre de la Justice, devra rester "sur son banc" pendant la réforme constitutionnelle sur la déchéance de nationalité. La ministre de la Justice y est personnellement opposée et l'assume. Pas assez aux yeux de l'opposition, qui réclame sa démission depuis des mois et des mois. "Etait-ce concevable avant 2016 qu’un garde des Sceaux désapprouve une révision constitutionnelle et reste au gouvernement ?", a demandé Olivier Duhamel à Jean-Claude Casanova, dans l'émission Médiapolis de samedi, sur Europe 1.

"Choqué". Le directeur de la revue Commentaires - qui connaît parfaitement les institutions de la Ve République pour avoir été plusieurs fois conseillers au sein de différents ministères - s'étonne du peu de cas réservée à la fonction ministérielle : "Je suis depuis longtemps choqué par le peu d’importance que l’on accorde à la stature et à la compétence du garde des Sceaux. Il est normal que dans une période de grave tension, on réfléchisse au problème de la nationalité parce qu’effectivement, il y a trahison de la Nation. Mais c’est du domaine de la loi et on aurait dû plus réfléchir à cette question."

L'historien et directeur de la Revue socialiste, Alain Bergounioux, nuance l'action de François Hollande. "Après l’émotion du 13 novembre, le président a voulu rassembler la nation. Ce n’est donc pas seulement de la tactique. Mon sentiment, c’est que c’est un débat très excessif parce que la déchéance de nationalité ne touchera que quelques personnes. Les vrais problèmes, c’est le renseignement, l’état d’urgence, etc. mais il y a un aspect symbolique."