Bruno Retailleau propose "un blocus de la Méditerranée" pour lutter contre l'immigration

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Le sénateur LR a détaillé dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1, ses propositions pour l'Europe. Parmi elles, le blocus de la Méditerranée pour "fermer les portes" de l'Union européenne.
INTERVIEW

"Il faut la plus grande fermeté. On ne peut pas accueillir toute la misère du monde chez nous." Bruno Retailleau a été très clair, dimanche, dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1 : Les Républicains, dont il fait partie, veulent réguler drastiquement les flux migratoires. Les élections européennes à venir en mai 2019 sont pour eux l'occasion de formuler des propositions en ce sens.

"Fermer les portes". Parmi elles, instaurer "trois niveaux de protection" contre l'immigration, a expliqué Bruno Retailleau. Le premier en mer Méditerranée, l'autre aux frontières de l'Europe, puis au niveau des frontières nationales. "Je propose un blocus de la Méditerranée", a martelé le sénateur. Selon lui, les bateaux humanitaires qui œuvrent pour l'instant dans les eaux méditerranéennes pour porter secours aux migrants naufragés "font le jeu des passeurs".

Le sénateur est donc favorable à leur action, à condition qu'elle serve à ramener les migrants sur les côtes africaines, et non européennes. "Si on ne ferme pas les portes, les peuples nous rappelleront à l'ordre d'une façon extrêmement brutale", a-t-il déclaré, sans toutefois détailler les modalités de ce blocus. "Le débat sur l'immigration a profondément transformé et heurté notre société mais on a laissé les peuples à l'écart. Ils ont eu l'impression de ne pas avoir été entendus."

Sortir d'un "débat manichéen". Quant au débat à venir pour les élections européennes, Bruno Retailleau estime que la droite y a sa place... à condition de ne pas se laisser embarquer dans une opposition binaire. "Je ne suis pas dupe du piège tendu par Emmanuel Macron pour faire apparaître le débat européen comme un débat manichéen entre lui et les méchants" nationalistes, comme le président hongrois Viktor Orban, a souligné le sénateur LR. "L'instrumentalisation politique peut faire très mal à l'Europe en faisant apparaître deux impasses sur le même plan : l'impasse nationaliste et son Europe fédérale que toutes les nations ont rejetée. L'Europe n'avancera ni sur le mode nationaliste, ni sur le mode fédéral." À charge donc pour LR de trouver une voie entre les deux, et une voix pour la défendre.