Radicalisation et laïcité : "Il y a chez Emmanuel Macron une ambiguïté qu'il doit lever", estime Bruno Retailleau (LR)

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Invité de Sonia Mabrouk, mercredi sur Europe 1, le président du groupe LR au Sénat dénonce "une ambiguïté" du président de la République sur des sujets tels que la laïcité et l'islam, après la publication d'un rapport sur la radicalisation dans les services publics.
INTERVIEW

Les services publics, notamment les secteurs cruciaux de la sécurité et de l'éducation, sont peu touchés par la radicalisation, mais la menace persiste, notamment dans les prisons, la santé ou les transports, note un rapport parlementaire publié mercredi. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, ne se dit "absolument pas surpris" sur Europe 1 et dénonce la politique, ou tout du moins le discours du gouvernement en la matière. Selon lui, "il y a chez Emmanuel Macron une ambiguïté qu'il doit lever".

Bâtir un "islam de France" serait "une erreur fondamentale"

"Il nous promet depuis deux ans un discours sur la laïcité. Il a tenté à un moment donné cet objectif de modifier la loi de 1905, qui est en quelque sorte le code religieux de la France", souligne d'abord au micro de Sonia Mabrouk le sénateur de Vendée. Et Bruno Retailleau de critiquer le projet du chef de l'État de bâtir un "islam de France", une "erreur fondamentale" selon lui. "On sait ce qu'il en est. Nicolas Sarkozy avait créé le Conseil français du Culte musulman (CFCM), une tentative d'organiser par le haut l'islam de France. Est-ce que ça a eu la moindre conséquence pour nous prévenir des attentats ? Non", argue-t-il. "Ce n'est pas à la République de s'adapter à l'islam, c'est le contraire."

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Bruno Retailleau fustige aussi la réaction "très tardive" et "très molle" de la secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, après que plusieurs femmes se sont baignées en burkini dimanche dans une piscine municipale de Grenoble. L'illustration, selon le sénateur, d'une "idéologie islamiste fréro-salafiste qui veut conquérir des positions sur le territoire".

Mardi, Marlène Schiappa s'en est prise au maire de Grenoble, Éric Piolle (EELV), regrettant "l'ambiguïté dans laquelle [il] se met en n'intervenant pas fermement pour défendre les droits des femmes et les valeurs de la République". Des propos "incompréhensibles" pour le maire écologiste, qui indique dans un communiqué avoir "saisi le ministère des Sports afin que le gouvernement lève toute forme d'ambiguïté sur le statut du maillot de bain couvrant, relativement à l'hygiène et à la sécurité".