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Margaux Baralon , modifié à
URGENCE ÉCONOMIQUE - Le député Les Républicains de l'Eure a critiqué le plan d'urgence pour l'emploi du gouvernement, au micro d'Europe 1, mardi.
INTERVIEW

Inefficace et déjà vu. Pour Bruno Le Maire, le plan d'urgence pour l'emploi que François Hollande a détaillé lundi n'a aucune chance de faire baisser le taux de chômage en France. "Il s'inscrit dans la longue tradition de traitement social du chômage, qui n'a donné aucun résultat et conduit à 5,5 millions de demandeurs d'emploi", a fustigé le député Les Républicains au micro d'Europe 1, mardi. "J'en appelle à un autre projet."

Recréer de l'emploi marchand. Pour celui qui sera vraisemblablement candidat à la primaire à droite en novembre prochain, la priorité est de créer de nouveaux emplois marchands. "Je propose un nouveau contrat, sur le modèle du contrat "nouvelles embauches", pour que les petites entreprises puissent embaucher et se séparer des salariés" plus facilement, a t-il expliqué. Le contrat "nouvelles embauches" avait été lancé en 2005 par le gouvernement de Villepin, dont Bruno Le Maire était l'un des conseillers. Il permettait à des petites et moyennes entreprises de plus de 20 salariés d'effectuer des recrutements en CDI tout en gardant la possibilité, pendant deux ans maximum, de licencier leur nouvelle recrue sans motif. De même, ce contrat pouvait être rompu librement par le salarié.

Une critique de la prime d'embauche. Bruno Le Maire estime cette flexibilité préférable à la solution choisie par le gouvernement socialiste. Le plan d'urgence de François Hollande prévoit en effet une aide de 2.000 euros par an pour les PME de moins de 250 salariés qui embaucheraient un salarié payé jusqu'à 1,3 Smic. Ce coup de pouce à l'embauche pourrait être appliqué pendant deux ans.

Des allocations chômage à revoir. Bruno Le Maire milite également pour une refonte de la prise en charge des demandeurs d'emploi. D'une part, il prône la dégressivité des indemnisations chômage. "Je ne dis pas ça contre les chômeurs. Il vaut mieux donner un emploi à un chômeur que de se contenter de lui donner un chèque", a t-il expliqué. Une idée qui ne déplairait pas à la Cour des Comptes. Dans un rapport publié lundi, les magistrats de la rue Cambon ont pointé un régime d'indemnisation trop généreux et suggéré, entre autres, de baisser le niveau des allocations. Bruno La Maire souhaiterait également que la durée de l'indemnisation des demandeurs d'emploi, qui peut aller jusqu'à deux ans actuellement (trois pour les chômeurs de plus de 50 ans), soit raccourcie.

Privatiser l'accompagnement des chômeurs. Par ailleurs, le député Les Républicains propose de privatiser une partie de l'accompagnement des demandeurs d'emploi. "Pôle emploi conserve[rait] le versement des indemnisations chômages", a détaillé Bruno Le Maire, mais leur placement sur le marché du travail serait "à la charge des entreprises privées" ou d'associations, qui seraient "rémunérées en fonction de leurs résultats".