Benalla : la commission d'enquête de l'Assemblée clôt ses travaux sur des désaccords

Gérard Collomb lors de son audition par la commission d'enquête.
Gérard Collomb lors de son audition par la commission d'enquête. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Guillaume Larrivé (corapporteur LR de la commission) a refusé de siéger lors de la réunion mercredi et a évoqué le "destin funeste" de cette commission d'enquête.

La commission d'enquête de l'Assemblée sur l'affaire Benalla a clos mercredi ses travaux sur un constat de désaccord, sans produire de rapport et avec d'ultimes passes d'armes à la clé. La commission des Lois, qui s'était dotée de pouvoirs d'enquête sur cette affaire concernant l'ex-collaborateur de l'Elysée, a simplement voté la publication des comptes-rendus des auditions menées quatre jours durant, la semaine dernière.

"Je suis fière de ce que nous avons fait". "Je suis fière de ce que nous avons fait, nous avons mené en un temps record 11 auditions" et sur "plus de 500 questions", "plus des deux tiers" venaient des oppositions, a déclaré la corapporteure (LREM) Yaël Braun-Pivet, également présidente de la commission des Lois. Elle a déploré que "certains" aient voulu faire de la commission d'enquête "une tribune voire un tribunal politique", et souligné que "ce n'est pas à nous qu'il revient de juger MM. Benalla et Crase (employé de LREM présent à ses côtés le 1er mai, ndlr) et les fonctionnaires de police mis en examen".

Une commission au "destin funeste" pour Larrivé. L'autre corapporteur, Guillaume Larrivé (LR), qui a refusé de siéger à ses côtés lors de cette réunion mercredi, a évoqué le "destin funeste" de cette commission d'enquête, avec "des auditions bâclées, des pièces non demandées" et des "travaux empêchés" selon lui par la majorité. Les LREM avaient jugé "inutile" de poursuivre des auditions sur "des dérives individuelles". Le corapporteur s'était retiré jeudi dernier de cette "parodie", entraînant le reste de l'opposition. "Le prétendu 'nouveau monde' n'a été ni vertueux, ni transparent", d'après Guillaume Larrivé, qui aurait souhaité entendre en particulier "toute la chaîne hiérarchique" de l'Elysée et du ministère de l'Intérieur.

L'attente du rapport des sénateurs. Dans son sillage, Pierre Morel-A-L'Huissier (UDI-Agir) a regretté qu'Alexandre Benalla se soit rendu sur un plateau télé durant les travaux de la commission : "on se demande à quoi on sert", a-t-il lâché. "Nous allons attendre les conclusions de la commission (d'enquête) du Sénat", qui s'est donné six mois, a déploré Cécile Untermaier (PS). Celle-ci reprendra ses travaux en septembre. "Les révélations continuent à nous parvenir", comme mardi sur la venue à deux reprises d'Alexandre Benalla dans l'enceinte de l'Assemblée durant sa période de mise à pied, a rappelé Arnaud Viala (LR), prévenant la majorité qu'elle aura "des comptes à rendre". Les MoDem ont rappelé qu'ils auraient souhaité l'audition du secrétaire général de l'Elysée.

Yaël Braun-Pivet a relevé l'absence mercredi des communistes, Insoumis et non-inscrits, signe selon elle que "leur intérêt à être présent était peut-être tout autre que la recherche de la vérité".