Bas-Rhin : Gérald Darmanin lance la procédure de fermeture d'une mosquée «radicale»

Darmanin
Ces deux dernières années, 23 lieux de cultes séparatistes ont été fermés (Illustration). © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
La procédure de fermeture administrative d'une mosquée à Obernai dans le Bas-Rhin, a été lancée mercredi par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur l'accuse en effet de faciliter "la diffusion d’une idéologie radicale" et estime que l'imam de cette mosquée manifeste entre autres "une hostilité évidente envers la société française".

Gérald Darmanin a lancé mercredi la procédure de fermeture administrative d'une mosquée à Obernai (Bas-Rhin), accusée de faciliter "la diffusion d’une idéologie radicale", a indiqué le ministère de l'Intérieur. L'imam de la mosquée, arrivé en 2017, est "connu pour se livrer à un prosélytisme radical dans le Bas-Rhin depuis une douzaine d’années", a assuré la place Beauvau, confirmant une information du Figaro. Il manifeste "une hostilité évidente envers la société française, multiplie les propos provocateurs et hostiles aux valeurs républicaines et encourage les fidèles dans cette vision radicale", ajoute le ministère de l'Intérieur.

 

La procédure, formellement engagée par la préfète du Bas-Rhin, prévoit une phase contradictoire de dix jours pendant laquelle l'association gestionnaire de la mosquée peut faire valoir ses observations, avant une éventuelle fermeture, dont la durée ne peut excéder six mois. Dans le détail, il est reproché à l'imam, aux yeux de Beauvau, de "diffuser un islam salafiste", de "légitimer la polygamie", d'"appeler la discrimination à l’encontre des juifs, des homosexuels et des femmes", de "légitimer la violence envers les caricaturistes" et de "se réjouir des attentats avec des propos complotistes" les attribuant à "l'Etat français, islamophobe".

Plusieurs jeunes de la mosquée "radicalisés"

Le ministère de l'Intérieur affirme que, sous son influence, plusieurs jeunes fréquentant la mosquée se sont "radicalisés" et que certains ont "quitté la France pour aller étudier dans des écoles coraniques, en Égypte ou au Yémen". L’association gestionnaire de ce lieu de culte est par ailleurs accusée de "cautionner" les "propos" et les "agissements" de cet imam, "qui n'ont jamais fait l’objet d’une quelconque condamnation ou modération" de sa part.

 

"Ces deux dernières années, 23 lieux de cultes séparatistes ont été fermés", a tweeté Gérald Darmanin. Selon le ministère de l'Intérieur, la France compte 2.623 mosquées et salles de prières. Sur ce total, une centaine, soupçonnées de séparatisme, ont été mises sous surveillance, ce qui a permis le lever les doutes pour une trentaine d'entre elles.  Le reste, qui représente une cinquantaine de lieux de culte musulman, reste sous la surveillance du ministère.