Larcher Retailleau LR Les Républicains Droite 1:35
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Aurélie Herbemont, édité par
Le renoncement de François Baroin pour 2022 a ravivé les tensions internes au parti Les Républicains. En vue de l'élection présidentielle, figures du parti et potentiels présidentiables s'opposent à la fois sur la ligne à tenir, les personnes pour l'incarner et les méthodes pour s'opposer à la majorité.

Foire d'empoigne chez Les Républicains ! Réunis jeudi en séminaire à l'Assemblée nationale, députés, sénateurs et eurodéputés de droite se sont livrés à un véritable règlement de comptes. Le parti de droite se retrouve totalement déboussolé par le renoncement de François Baroin et les ambitions pour 2022 de Bruno Retailleau. Rien ne dit que cette journée, la première qui réunissait les parlementaires depuis neuf ans, ait véritablement servi à effacer les divisions d'une formation politique habituée à la division.

Attaques personnelles "intolérables"

Ce séminaire a viré au lavage de linge sale en public. François-Xavier Bellamy s'est plaint des petites phrases assassines sur son score aux élections européennes et sa ligne conservatrice. Ces amabilités ont un objectif : torpiller la candidature de Bruno Retailleau. "Je suis assez affligé de voir que notre famille politique se livre à une sorte de guerre de tranchées qui ressemble plus à une 'guerre des boutons' et de nouveau, 'Bellamy et ses 10%'. Ça ne me fait plus du tout sourire", a pesté François-Xavier Bellamy.

Bruno Retailleau a embrayé en se disant favorable au débat de fond mais pas aux attaques personnelles, "intolérables". Avec une certaine ironie, Christian Jacob s'est réjoui que la guerre aux petites phrases ait été déclarée : "Personne ne cherchera à se faire de la notoriété en tapant contre sa famille politique. Mais c'est formidable."

"Crever l'abcès"

Ce n'est clairement pas gagné entre Bruno Retailleau, qui accuse LR de ne pas vouloir de primaire, et le numéro trois du parti, Aurélien Pradié, jamais tendre avec le sénateur vendéen. "J'ai écouté avec beaucoup de passion Bruno Retailleau nous parler de la droite d'en haut, de la droite en bas, de la droite de grand papa… Vous croyez vraiment que c'est décent de s'époumoner à savoir si on fait une petite primaire, ou si on n'en fait pas ? C'est d'une indécence absolue." "Tout le monde est sur les nerfs", dédramatise un cadre LR en off auprès d'Europe 1. "Alors, il faut bien crever l'abcès."