Avec les banlieues, Juppé veut se démarquer de Sarkozy

© GEORGES GOBET / AFP
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Antonin André
Le candidat à la primaire de la droite et du centre est attendu cette semaine à Argenteuil, dans le Val d'Oise puis dans les quartiers Nord de Marseille. 

C'est le passage obligé de toutes les campagnes présidentielles : les banlieues. Alain Juppé sera cette semaine à Argenteuil, dans le Val d'Oise puis dans les quartiers Nord de Marseille. Si les banlieues sont une terre de conquête pour la droite elles aussi une façon pour le candidat à la primaire de la droite et du centre de se démarquer de Nicolas Sarkozy.

Aller partout.  "Vous en avez marre de toute cette bande de racaille? On va vous en débarrasser!". La phrase de Nicolas Sarkozy, prononcée à la dalle d'Argenteuil le 25 octobre 2005, résonne encore dans la tête des habitants des cités. Alain Juppé veut montrer que lui peut aller partout, y compris dans les cités les plus chaudes. Là où ce serait beaucoup plus périlleux pour Nicolas Sarkozy. Et ce n'est pas plus simple pour l'actuel président François Hollande. ll y a quelques mois à La Courneuve il se faisait huer. "Le changement c'est pour quand ?" lui lançait les habitants. La gauche a perdu la banlieue, François Hollande a fait ses meilleurs scores à la présidentielle de 2012 au-delà du périphérique. Aux départementales et aux régionales, l'abstention a été massive et la droite souvent devant. Oublié le droit de vote des étrangers aux élections locales, les mesures pour lutter contre le contrôle au faciès. Quant aux emplois aidés, des cautères sur une jambe de bois, ils n'ont rien changé : le chômage a augmenté de façon continue en Banlieue tout au long du quinquennat.

Le risque : l'oubli, une nouvelle fois. Le risque, bien sûr, c'est d'oublier les banlieues, une fois l'élection passée, c'est une histoire déjà vue. Emmanuel Macron les fait rêver : "je vous aiderai à monter votre business là où la gauche vous maintient dans la culture de l'aide". Alain Juppé va jouer la fibre gaullienne, l'Etat n'est plus providence, mais il restera protecteur pour ceux qu'il faut épauler. Et après l'élection, "merci pour vos voix à dans 5 ans". Alain Juppé est pourtant bien placé pour éviter que ça ne se reproduise. En 1995 le candidat de la fracture sociale Jacques Chirac avait promis un plan Marshall pour les banlieues. Une fois élu son premier ministre l'avait tranquillement enterré, il s'appelait Alain Juppé.