Au FN, Marion Maréchal-Le Pen désavouée sur toute la ligne

Marion Maréchal-Le Pen a été écartée par sa tante, la patronne du FN. Elle doit prendre son mal en patience.
Marion Maréchal-Le Pen a été écartée par sa tante, la patronne du FN. Elle doit prendre son mal en patience. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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Marine Le Pen a lancé sa campagne présidentielle en ce début 2017. En prenant soin d’écarter sa nièce, qui incarne une ligne bien différente de la sienne. 

Marine Le Pen a fait sa rentrée politique en début de semaine, avec un peu d’avance sur ce qu’elle avait prévu. C’est qu’il s’agissait de ne pas trop laisser d’espace à ses concurrents, mais aussi, et surtout de l’ordre dans sa propre famille. Une reprise en main qui a fait une victime : Marion Maréchal-Le Pen.

Désavouée sur toute la ligne. La présidente du Front national a abaissé le pouce, sa nièce est tombée en disgrâce, désavouée sur la ligne politique. Et sur tous les sujets. Dernier désaccord en date : la question de l’IVG. Le FN se pose désormais en défenseur du droit à l’avortement ! Une révolution qui méritait un débat pour Marion Maréchal-Le Pen, il n’aura pas lieu. Marion Maréchal-Le Pen croit en une union des droites pour permettre au FN de gouverner, Marine Le Pen n’en veut pas. Marion Maréchal-Le Pen croit en la libre entreprise, la défense des petits commerçants et artisans, mais c’est la ligne étatiste d’un Etat protecteur défendue par Florian Philippot qui l’a emporté. Bref, Marion Le Pen est rembarrée sur toute la ligne.

Philippot, l'homme fort. Florian Philippot disait récemment de Marion Maréchal-Le Pen qu’elle était "seule et isolée", et il n’a pas tort. L’exil forcé de Jean-Marie Le Pen l’a affaiblie, politiquement et affectivement, car son grand-père était un soutien puissant. La députée du Vaucluse est une victime collatérale de la purge, alors même que dans le même temps, Florian Philippot a fait entrer son frère dans l’appareil - on reste dans les histoires de famille. En outre, le vice-président du FN a placé de nombreux affidés aux postes clefs, y compris en distribuant des investitures aux législatives à ses proches.

Prendre le large. Pour espérer revenir, Marion Maréchal-Le Pen, qui n’a encore que 27 ans, doit être patiente, très patiente, et prendre le large. Car Marine Le Pen a prévenu :  "Je continuerai le combat même en cas de défaite". Elle est là pour longtemps. 2022, ce sera elle et peut-être même 2027. D’ailleurs Marine Le Pen elle-même a été candidate pour la première fois aux législatives en 1993 à 24 ans, et elle a dû patienter jusqu’en 2011 que son père cède enfin sa place à 83 ans. Marion Maréchal doit donc attendre son heure, quitte à disparaître pour un temps, voire à renoncer à se représenter aux législatives. Bref, choisir l’exil plutôt que de jouer les faire-valoir dans un FN qui ne lui correspond pas, auquel elle ne croit pas et où il n’y de place que pour un seul Le Pen, en l’occurrence une seule, Marine Le Pen.