Manuel Bompard 3:19
  • Copié
Ophélie Artaud , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous, Manuel Bompard est revenu sur la nouvelle réforme de l'assurance-chômage annoncée par Gabriel Attal ce dimanche. De nouvelles règles qui vont rendre plus difficile l'accès à l'allocation chômage. Le coordinateur de la France insoumise regrette qu'avec cette réforme, "environ 30% des personnes qui ont le droit à l'indemnité chômage vont la voir baisser".

Durée d'indemnisation réduite à 15 mois, 8 mois de travail sur les 20 derniers mois pour être indemnisé... Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé les nouvelles règles de l'assurance-chômage, qui seront en vigueur à partir du 1er décembre prochain, avec l'objectif d'"aller vers le plein emploi" et de "valoriser encore plus le travail". Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, est revenu sur ces annonces. Selon lui, avec cette réforme, "environ 30% des personnes qui ont le droit à l'indemnité chômage vont la voir baisser".

Pour Manuel Bompard, l'affirmation du Premier ministre selon laquelle cette réforme permettrait "d'aller vers le plein emploi" n'est pas correcte. "D'abord parce qu'une réforme de même nature a déjà été faite en 2019. Gabriel Attal dit (dans l'interview à La Tribune Dimanche, ndlr) que cette réforme a montré ses résultats. Ce n'est pas vrai", affirme le coordinateur de LFI. "Ce n'est pas vrai. Il y a un rapport de la Dares qui a été fait sur la conséquence en matière d'emploi de la réforme de 2019 sur l'assurance-chômage. On parle de 20.000 créations d'emplois. Il y a 350.000 emplois non pourvus en France et il y a plus de 5 millions de personnes qui sont en recherche d'emploi", affirme-t-il. 

"Gabriel Attal veut mettre la main sur la caisse de l'assurance-chômage"

Selon lui, "la vérité, c'est que Gabriel Attal veut mettre la main sur la caisse de l'assurance-chômage (Unedic) qui est aujourd'hui excédentaire." Dans un communiqué de presse datant de février dernier, l'Unedic explique être dans une trajectoire financière positive, avec 20,6 milliards d'euros d'excédents sur la période 2024-2027. Sa dette devrait être de 38,6 milliards d'euros fin 2027, malgré 12 milliards d'euros de prélèvements des pouvoirs publics. Pour Manuel Bompard, Gabriel Attal "veut venir piquer de l'argent sur les cotisations pour venir abonder les problèmes de déficit de l'État."

Une nouvelle réforme qui va rendre l'accès à l'assurance chômage plus difficile pour les demandeurs d'emploi, regrette le coordinateur de LFI. "Cette réforme va avoir une conséquence extrêmement claire : il va falloir refaire les calculs sur la base des dernières annonces de Gabriel Attal, mais c'est sans doute à peu près 30% des personnes qui ont droit à l'assurance-chômage qui vont voir leur indemnité baisser. En particulier pour les gens qui sont les plus éloignés de l'emploi. Ce sont les gens qui sont dans les situations de précarité les plus importantes. Vous allez aggraver encore leurs difficultés sociales et ça ne se traduira pas par des emplois en plus", s'insurge-t-il.

Alors comment retourner vers le plein emploi ? Pour Manuel Bompard, la solution serait de "crée de l'emploi par une politique de relance de l'activité économique et certainement pas par une politique d'austérité budgétaire", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.