Arnaud Montebourg propose un programme à 24,4 milliards par an

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avec Reuters , modifié à
Le candidat à la primaire de la gauche Arnaud Montebourg a dévoilé les mesures phares de son programme économique et social.

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche pour l'élection présidentielle en France, a présenté mercredi un programme "pour une société du travail" chiffré à 24,4 milliards d'euros par an pour relancer l'économie et les investissements. "Cette candidature est la candidature de la transformation concrète du système économique financier politique et européen", a-t-il affirmé. 

Taxer les profits des banques. Arnaud Montebourg propose d'instaurer une taxe exceptionnelle sur les profits des banques françaises, qui devrait rapporter cinq milliards d'euros par an. "Une contribution très modérée par rapport à ce qu'elles nous ont coûté dans la crise", a estimé l'ancien ministre. Il veut nationaliser temporairement ou partiellement une des cinq grandes banques françaises, encadrer les salaires des patrons des grandes entreprises cotées qui devront augmenter leurs salariés dans les mêmes proportions s'ils décident de s'augmenter eux-mêmes. 

Reformatage du CICE. Le programme du candidat de "la fin de l'austérité" propose un reformatage du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) lancé sous le quinquennat de François Hollande pour baisser les charges des entreprises, ce qui occasionnera une économie de 10 milliards par an. Sa proposition de rétablir un service national, civil et militaire obligatoire de six mois pour les jeunes, hommes et femmes, est évaluée à trois milliards d'euros. Le passage à 2% du PIB du budget de la Défense coûtera 4,4 milliards d'euros. 

Une baisse de la CSG pour les petits salaires. Arnaud Montebourg s'est fondé sur un taux de croissance moyen pour la période 2017-2022 de 1,9%, avec comme objectif un taux de chômage de 6,1% en 2022, contre près de 10% aujourd'hui. "Candidat du travail et de la feuille de paie", Arnaud Montebourg propose une "baisse massive de la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les petits salaires", jusqu'à 2.072 euros nets par mois, ce qui permettra selon lui aux salariés modestes d'avoir l'équivalent d'un 13e mois.

Pas de revenu universel. Sur les 10 milliards repris au CICE - qui sera préservé pour les seules petites et moyennes entreprises -, 8 milliards iront à la baisse de la CSG et 2 milliards à la réforme du Revenu de solidarité et d'insertion (RSI). Hostile à la création d'un revenu universel voulu par d'autres candidats à la primaire, l'ancien ministre de l'Economie propose des programmes d'activité et de formation à destination notamment des chômeurs de longue durée. Il entend créer une mutuelle publique à 10 euros par mois financée par la Sécurité sociale pour les personnes qui n'accèdent pas à la couverture complémentaire. Une proposition financée par des économies sur la Sécurité sociale, de même que celle visant à lutter contre les déserts médicaux.