Appli mobile de l'UMP : où vont les données ?

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Photo d'illustration. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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HIGH TECH - Le parti de Nicolas Sarkozy lance une application pour sonder ses sympathisants.

C'est un petit caillou supplémentaire sur le chemin du nouveau parti que veut fonder Nicolas Sarkozy. L'UMP a lancé mercredi une application mobile intitulée "Direct Citoyen". Un outil destiné notamment à consulter les sympathisants du parti via des votes en ligne. Et donc à recueillir leur précieux avis sur divers sujets.

Frédéric Péchenard, le directeur général de l'UMP, a présenté mardi à la presse la nouvelle application, disponible sur iPhone et Android. Un outil qui "va permettre un flux continu d'aller-retours entre les adhérents et le parti", s'est-il félicité. "Ça marche dans les deux sens : le parti peut poser des questions, les adhérents et sympathisants également", a précisé ce très proche de Nicolas Sarkozy.

Démarrage en douceur. Pas besoin d'être adhérent de l'UMP pour utiliser l'application, ouverte à tous. Le démarrage s'effectue toutefois en douceur. Lorsqu'on ouvre l'application, il faut communiquer son nom et son adresse mail. L'inscription doit ensuite être validée pour pouvoir accéder aux fonctionnalités. Et l'UMP prend son temps, puisque la validation des utilisateurs s'étalera jusqu'au 31 mai. Autant dire que la plupart des inscrits doivent désormais patienter avant d'accéder au contenu de l'application.

Appli UMP

A terme, l'UMP souhaite utiliser cet outil pour sonder ses sympathisants. "On posera des questions thématiques aux utilisateurs, sur l'actualité et sur le projet", explique à Europe 1 Axel Calandre, chargé du développement numérique à l'UMP. Les usagers pourront aussi proposer leurs propres sujets de débat.

Les résultats des votes seront rendus publics. Mais comment seront employées les opinions ainsi recueillies ? "Ce sera un outil de pilotage", indique Axel Calandre. "Nous n'allons pas les scruter avec des jumelles du jour au lendemain, mais cela nous permettra de connaître les attentes de nos adhérents et de dégager les thèmes porteurs". Ces mini-sondages pourraient constituer un indicateur précieux sur les orientations des sympathisants de droite, dans la perspective de la primaire de 2016. Mais à l'UMP, on assure que leurs résultats ne seront pas réservés à un cercle fermé de responsables : "ils seront rendus publics et accessibles à tout le monde".

Autre interrogation : la conservation des données transmises par les utilisateurs. Le site spécialisé Numerama relève ainsi que les conditions d'utilisation de l'application ne précisent pas ce qu'il adviendra des résultats des votes. A l'UMP, Axel Calandre balaie ces inquiétudes d'un revers de la main et assure que le traitement des données sera conforme aux exigences de la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés. "Nous allons publier une FAQ (foire aux questions) dans les prochains jours pour éviter les réactions qui relèvent du fantasme", annonce-t-il.

Militants âgés. L'équipe de Nicolas Sarkozy fait valoir que cette application concrétise l'engagement pris par le président de l'UMP de mieux permettre aux militants de s'exprimer. "C’était un engagement de ma campagne. C'est désormais un projet concret dans la poche et le quotidien de nos adhérents", vante d'ailleurs l'ancien chef de l'Etat dans un communiqué. Le conseiller d'un ténor de l'UMP est cependant légèrement sceptique sur la représentativité des utilisateurs. "Nos militants sont assez âgés en moyenne. Ces résultats ne vont pas refléter l'opinion du parti", relève-t-il.

Pour "Direct Citoyen", le vrai test aura lieu les 28 et 29 mai. Les adhérents pourront alors utiliser l'application pour voter sur le nouveau nom de l'UMP - "Les Républicains" - et les statuts du parti. Mais l'UMP vise bien plus large que son seul cercle de militants. Frédéric Péchenard veut ainsi faire de l'application "un aspirateur à adhérents". Bugs interdits.