Dominique Bussereau était l'invité d'Europe 1, dimanche soir (photo d'archives). 2:30
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Margaux Lannuzel
Après la publication de nouvelles cartes par la Ligue contre la Violence Routière, le président de l'Assemblée des départements de France et ancien ministre des Transports dénonce une "navrante démagogie" au micro de Wendy Bouchard. 
INTERVIEW

"Ces cartes, nous les connaissons par cœur", balaye Dominique Bussereau. Interrogé par Wendy Bouchard après la publication d'une étude réalisée par la Ligue contre la Violence Routière, dimanche sur Europe 1, le Président de l'Assemblée des départements de France (ADF), par ailleurs ancien ministre des Transports, a dénoncé une "navrante démagogie" dans le débat sur la limitation à 80 km/h

Une plainte déposée contre Chantal Perrichon

"Elle nous a accusés de préférer le sang sur les routes plutôt que de faire de la peine à nos électeurs", s'indigne d'abord l'ancien ministre à propos de Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la Violence Routière. "Elle aura à répondre devant le doyen des juges d'instruction de Clermont-Ferrand d'une plainte que nous avons déposée, tous les départements de France, pour injure publique."

Interrogée par Europe 1 dimanche matin, Chantal Perrichon disait son intention d'envoyer un courrier à 4.000 élus, préfets, parlementaires et présidents de conseils départementaux pour les alerter sur la concentration d'accidents mortels sur les "belles" routes secondaires... Et tenter de peser sur les décisions de certains d'entre eux, alors que le gouvernement a ouvert la voie en juin à un retour à 90 km/h sur certains axes. 

"Nous connaissons, axe par axe, les endroits qui peuvent être dangereux"

"Très bien si on nous les envoie par la poste, mais ce sera une redite", répond le Président de l'ADF à propos de ces cartes. "Dans chaque département, le président du département, ses techniciens, les élus en charge du réseau routier ont des cartes d'accidentologie. (...) En Charente-Maritimes, j'ai 6.000 km de routes départementales, nous connaissons, axe par axe, les endroits qui peuvent être dangereux."

"Une grande partie du réseau restera à 80 km/h", rassure encore Dominique Bussereau. "Il y a quelques axes d'une très grande qualité avec des bandes d'arrêt d'urgence, des possibilités de dépassement, que nous remettrons à 90. Mais il y a même des zones où nous baisserons la vitesse, parce qu'on est en bordure d'océan et qu'il y a du vent, (...) parce qu'il y a du gibier, etc." Et de conclure : "Les élus ne sont pas là pour faire plaisir à leurs électeurs qui pensent qu'en allant plus vite tout va mieux. On est parfaitement conscients, tout comme l'État, de la nécessité de faire baisser le nombre de morts sur nos routes."