Anne Hidalgo : "Il y a des lobbys très puissants" dans l'automobile

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T.LM. , modifié à
Invitée de la matinale d'Europe 1, lundi, la maire de Paris a défendu ses choix en matière de lutte contre la pollution, critiquant le poids des constructeurs.

Anne Hidalgo assume ses choix. Alors que la maire de Paris a indiqué le mois dernier qu'elle souhaitait une capitale sans voiture à moteur thermique d'ici 2030, les constructeurs automobiles ne l'entendent pas de cette oreille. "2030, ça laisse treize années, ça peut permettre d'accélérer dans l'industrie automobile", a-t-elle indiqué au micro de Patrick Cohen sur Europe 1, lundi alors que Paris reçoit depuis dimanche le C40, le réseau de 91 grandes villes du monde engagées contre le réchauffement climatique.

"Je n'ai pas cité de noms." Quant à l'avertissement qu'elle aurait reçu de Carlos Tavares, le patron de PSA, qui aurait menacé de la faire battre en 2020, Anne Hidalgo botte en touche : "Je n'ai jamais cité de noms", répète-elle. "Il y a une offensive, il y a des lobbys très, très puissants" dans le secteur automobile qui "menacent", selon Anne Hidalgo. Laquelle les prévient : "Il faut qu'ils accélèrent, car les marchés de demain seront décarbonés."

"Moins de voitures égal moins de pollution". Un an après la fermeture de la voie Geoges-Pompidou, sur la rive droite de la Seine, Anne Hidalgo se félicite des effets de cette mesure. "Le rapport dit qu'il faut d'autres mesures, il faut aller beaucoup plus loin", commence-t-elle par expliquer, évoquant un rapport d'Airparif consultable ici. "Depuis dix ans à Paris, la pollution a baissé de 30% à Paris", ajoute-t-elle, aussitôt reprise par Patrick Cohen qui assure qu'"elle a augmenté de 22% quai des Célestins, à l'endroit où ça s'arrête", citant lui aussi le rapport. Anne Hidalgo : "Moi j'ai une certitude, c'est que moins de voitures égal moins de pollution." 

"Bataille de chiffres". "Sept Franciliens sur dix ne prennent pas leur voiture pour aller travailler", poursuit la maire socialiste de Paris. Faux, lui répond Patrick Cohen : "C'est le contraire. 61% des Franciliens prennent leur voiture pour le trajet domicile-travail." "On peut faire une bataille de chiffres. Aujourd'hui, il y a plus de monde qui prend les transports en commun que la voiture pour aller travailler", défend-elle.