Alexandre Benalla : "le judiciaire ne me met pas le pistolet sur la tempe"

"Quand on sort du Benalla, c'est qu'on n'a plus rien d'autre à vendre", estime le principal intéressé (photo d'archives).
"Quand on sort du Benalla, c'est qu'on n'a plus rien d'autre à vendre", estime le principal intéressé (photo d'archives). © Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
Dans une interview fleuve au Nouvel économiste, l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron évoque sa nouvelle société de conseil et sécurité en Afrique évoque "le faits divers Benalla", plutôt que de parler "d'affaire". 

"J’ai décidé de m’exprimer de manière assez libre", affirme Alexandre Benalla dans une interview fleuve au Nouvel économiste, publiée lundi. L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, visé par plusieurs enquêtes, y accuse de "manipulation" le site d'investigation Mediapart, qui avait publié des extraits sonores d'une de ses conversations. 

"J'avais la volonté de devenir entrepreneur"

"Il y a un temps politico-médiatique qui n’a échappé à personne, et dans lequel j’ai été plus ou moins acteur au rythme des articles et des séances de commission d’enquête parlementaire", explique Alexandre Benalla. "Il y aura un temps judiciaire, avec le moment de l’information judiciaire, et il y a le temps économique. (...) J’avais la volonté de devenir entrepreneur en conciliant mes trois passions pour l’aventure, la sécurité et l’intelligence économique, et enfin l’Afrique. Mais aujourd’hui, le judiciaire ne me met pas le pistolet sur la tempe", affirme-t-il. 

Alexandre Benalla évoque ainsi sa nouvelle société de conseil et sécurité en Afrique mais aussi une "instrumentalisation politique et manipulation médiatique de la part de Mediapart et d'Edwy Plenel (fondateur du site, ndlr) qui sont en quelque sorte les 'Breitbart et Steve Bannon' (un site d'extrême-droite américain et l'ancien stratège de Donald Trump, ndlr) d'une certaine gauche française".

"Quand on sort du Benalla, c'est qu'on n'a plus rien d'autre à vendre"

Le 31 janvier, Mediapart avait publié des extraits sonores d'une conversation entre Alexandre Benalla et le salarié de La République en marche Vincent Crase datant du 26 juillet 2018, soit quatre jours après leur mise en examen dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 et en violation de leur contrôle judiciaire. Cette révélation vaudra notamment aux deux hommes d'être placés en détention provisoire le 19 février, avant d'obtenir leur remise en liberté une semaine plus tard en appel.

"Mis à part les manipulations de Mediapart, les médias ont fait leur travail en informant les gens de ce qu'ils ont pu percevoir comme étant étrange, bizarre, bancal, voire borderline et illégal, c'est la liberté de la presse", juge Alexandre Benalla, en dénonçant toutes "pseudo-investigations". Évoquant une "marque Benalla", l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron estime qu'elle "bénéficie avant tout aux médias". "Quand on sort du Benalla, c'est qu'on n'a plus rien d'autre à vendre", persifle-t-il.

Concernant ses activités actuelles, Alexandre Benalla assure avoir implanté sa société de sécurité au Nigeria et au Maroc et dit viser un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros en 2019. Au sujet de ses réseaux africains et ses liens avec des hommes d'affaires engagés sur le continent, il Benalla répond: "Pour moi, la Françafrique n'est pas un gros mot".