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Invité du Grand Rendez-vous, Jean-Philippe Tanguy s'est exprimé sur la colère des agriculteurs, et pointe du doigt la concurrence déloyale qu'ils subissent. Selon lui, ce sont les "traités européens qui organisent la concurrence abrupte, sauvage, la plus injuste possible".

La colère des agriculteurs continue de gronder sur toute la France. Lundi, deux syndicats agricoles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, prévoient un "siège" de Paris. De son côté, le Premier ministre Gabriel Attal est ce dimanche en visite dans une exploitation agricole en Indre-et-Loire, où il a notamment déclaré qu'il envisageait des mesures "supplémentaires" contre la concurrence déloyale. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe Rassemblement national à l'Assemblée et député de la Somme, est revenu sur la gronde des agriculteurs. Il pointe du doigt la responsabilité de l'Union européenne dont les "traités organisent la concurrence abrupte, sauvage, la plus injuste possible".

Revenant sur les différentes visites de Gabriel Attal auprès des agriculteurs, le député RN assure qu'il "admire le calme des agriculteurs qui écoutent le Premier ministre". Selon lui, "tout ce que décrit Gabriel Attal (devant les agriculteurs), c'est le macronisme depuis sept ans, c'était avant lui le hollandisme avec Monsieur Macron, ministre de l'Économie, et c'est toute la construction européenne depuis au moins 1992, voire avant avec l'acte unique en 1986."

"On n'a pas besoin de traités de libre échange pour exporter des produits d'excellence"

Pour Jean-Philippe Tanguy, la concurrence déloyale que "dénonce Gabriel Attal [...] est inscrite dans les traités européens puisqu'elle consiste à ouvrir, à croire que le 'doux commerce', comme disent les macronistes, va améliorer le monde et va mettre tout le monde entier en concurrence. Et donc nos agriculteurs sont en concurrence avec l'Amérique du Sud, avec le Vietnam, avec tous les pays qui n'ont évidemment pas de normes." Depuis 2019, un accord de libre-échange existe entre l'Union européenne et l'alliance économique du Mercosur, qui comprend l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay, mais n'a jamais été ratifié.

Le président délégué du groupe RN à l'Assemblée critique également "la concurrence déloyale au sein de la Communauté européenne, au sein du Marché commun qui aurait dû unir les économies entre elles, qui aurait dû les harmoniser". De leur côté, les agriculteurs protestent notamment contre la concurrence de l'Ukraine, avec laquelle un accord commercial a été mis en place depuis le début de la guerre.

Visant les "multinationales françaises" qui "confisquent notre industrie par des gens qui ne travaillent pas beaucoup mais s'en mettent plein les poches", Jean-Philippe Tanguy conclut qu'"on n'a pas besoin de traités de libre échange pour exporter des produits d'excellence".