Affaires Hulot et Darmanin : Macron met en garde contre une "République du soupçon"

Emmanuel Macron a défendu ses deux ministres dans la tourmente.
Emmanuel Macron a défendu ses deux ministres dans la tourmente. © HAMILTON DE OLIVEIRA / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Lors du dîner de la presse présidentielle, mardi soir, Emmanuel Macron est revenu sur les affaires visant Nicolas Hulot et Gérald Darmanin, deux de ses ministres.

Emmanuel Macron soutient ses ministres. Gérald Darmanin et Nicolas Hulot sont respectivement visés par des accusations de viol et de violences sexuelles, et le chef de l'État a décidé de les défendre, mardi soir, devant les journalistes. Lors du dîner de la presse présidentielle, il a mis en garde contre la "République du soupçon".

Hulot a porté plainte, Darmanin entendu lundi. Si des plaintes classées sans suite peuvent "conduire à écarter ou faire sortir du gouvernement" un ministre ou à l'empêcher d'exercer, "cela devient une forme de République du soupçon où tout se vaut", a dit le chef de l'État. Nicolas Hulot a décidé de porter plainte contre l'hebdomadaire à l'origine de ces révélations, tandis que Gérald Darmanin a été entendu en audition libre, lundi, à Paris.

Macron ne s'est pas renseigné sur les plaintes avant de nommer les ministres. "Je n'ai pas demandé à celles et ceux que le Premier ministre m'a proposé de nommer ministres s'ils avaient fait l'objet de plaintes qui avaient été dûment regardées par des juges, classées sans suite parce que les faits n'étaient pas établis et parce qu'ils étaient prescrits", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes à Paris. "Si j'avais procédé à un tel examen, je ne sais pas qui on peut nommer ministre, je ne sais pas quelle est la vie des gens, et surtout je ne sais pas si ça correspond à l'idée souhaitable que nous pouvons nous faire de la démocratie".

Version "déséquilibrée" de la démocratie. "On veut que les dirigeants soient exemplaires, on s'est donné des règles, il y a des contre-pouvoirs qui sont légitimes et qui permettent que ces règles fonctionnent bien mais quand le but des contre-pouvoirs finit par être de détruire ceux qui exercent le pouvoir sans qu'il y ait de limites ni de principes, ce n'est plus une version équilibrée de la démocratie", a-t-il souligné. "Penser que quelque chose qui a été regardé, jugé, devrait soit me conduire à écarter quelqu'un, soit à le sortir du gouvernement, je crois que ce n'est plus le bon fonctionnement qu'il y a entre le pouvoir et le contre-pouvoir, parce que ça devient une République du soupçon".