Affaire Penelope Fillon : des collaborateurs de gauche au Sénat protestent contre leur statut

La centaine de manifestants entendait aussi dénoncer mardi le "plan social silencieux" qui les frappera à l'occasion des élections législatives de juin et sénatoriales de septembre.
La centaine de manifestants entendait aussi dénoncer mardi le "plan social silencieux" qui les frappera à l'occasion des élections législatives de juin et sénatoriales de septembre. © Capture d'écran Public Sénat
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avec AFP , modifié à
Les collaborateurs parlementaires de gauche du Sénat ont protesté mardi contre la précarité de leur statut et ont dénoncé le "plan social silencieux" qui les frappera, à l'occasion des élections législatives de juin et sénatoriales de septembre.

Les collaborateurs parlementaires de gauche du Sénat ont protesté mardi contre la précarité de leur statut en scandant devant l'entrée du Palais du Luxembourg: "Nous sommes tous des Penelope".

Coup de gueule. Les manifestants, au nombre d'une centaine et auxquels s'étaient mêlés des sénateurs socialistes, communistes, écologistes ou PRG, entendaient en même temps dénoncer "le plan social silencieux" qui les frappera à l'occasion des élections législatives de juin et sénatoriales de septembre: quelque 1.300 d'entre eux risquent d'être licenciés en raison des résultats électoraux, 1.000 à l'Assemblée et 300 au Sénat.

Pas d'instance de dialogue social. "Nous sommes précaires parce que nous travaillons avec des élus. Nous n'avons pas d'instance de dialogue social, pas de CHSCT, de comité d'entreprise, de convention collective. Pourtant, nous sommes des salariés comme les autres", a souligné Florence Faye (UNSA USCP).

"Quand il y a fin de mandat, le collaborateur est licencié pour motif personnel, c'est-à-dire que la responsabilité du licenciement pèse sur lui", a dénoncé Frédéric Faravel (CGT CP). "Or, ce n'est pas de son fait", a-t-il poursuivi, ajoutant que les collaborateurs considèrent que "ce doit être le licenciement pour motif économique qui doit être appliqué". Cela aurait "d'importantes conséquences pour nous puisque les conditions d'accompagnement ne sont pas les mêmes", a-t-il estimé en citant le bénéfice du Contrat de sécurisation professionnelle qui offre un accompagnement dans la recherche d'emploi et une indemnisation chômage de 75% au lieu de 57,4%.

Transparence et encadrement de la profession. Il a aussi contesté la position des services de l'Assemblée nationale et du Sénat qui considèrent que la jurisprudence les empêche de considérer les licenciements en fin de mandat comme des licenciements économiques. "Si les parlementaires estiment qu'il faut changer la loi, c'est à eux de le faire. Il est temps qu'ils prennent leurs responsabilités", a-t-il lancé.

Enfin, tous se sont prononcés pour un renforcement de la transparence, un meilleur encadrement de la profession et des outils de modernisation du dialogue social. "Le jour où des inspecteurs du travail viendront vérifier nos conditions de travail, peut-être que des parlementaires indélicats -il n'y en pas beaucoup- ne feront plus n'importe quoi", a dit Frédéric Faravel.

2.914 euros de salaire médian. Quelque 2.500 collaborateurs travaillent à l'Assemblée nationale, et 1.000 au Sénat. La moitié d'entre eux sont bac +4 et plus, a indiqué Maxence Gille (Agap, Association de gauche des assistants parlementaires du Sénat), et le salaire médian est de 2.914 euros brut pour un âge moyen de 43 ans.