Affaire Penelope Fillon : chez les électeurs, le doute s'installe

© ERIC FEFERBERG / AFP
  • Copié
Maxence Lambrecq, édité par R.Da. , modifié à
Interrogés par Europe 1, des sympathisant LR ne cachent pas leur désarroi face aux accusations qui ciblent leur champion.
REPORTAGE

Nicolas Sarkozy estime qu’il n’a pas réagi assez vite. L’ancien président de la République a jugé tardive la réponse de François Fillon aux accusations du Canard enchainé, le candidat de la droite ayant attendu 48 heures avant de venir s’expliquer sur le plateau du JT de TF1. Depuis, dans un dernier sondage réalisé après le Penelope Gate par Kantar Sofres-One Point pour Le Figaro, RTL et LCI, le candidat recule à la faveur d’Emmanuel Macron dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Chez les fillonistes aussi, le blues s’installe.

La déception des militants. Alors que François Fillon était entendu par les enquêteurs lundi soir, une partie de ses sympathisants assistaient à une réunion militante Les Républicains dans un théâtre du XIe arrondissement de Paris. Et dans cette petite salle, l’ambiance était plutôt à la morosité. "Ça me déçoit beaucoup. J’attends vraiment des politiques du sérieux et de la transparence, et aujourd’hui, on ne la trouve nulle part. Ça ne pouvait pas plus mal tomber", estime un étudiant. "C’est vrai que Fillon me paraissait le plus plausible, maintenant j’attends de voir", abonde Elisabeth, une jeune retraitée.

Une image d'honnêteté ébranlée. Pour l’heure, la défense de François Fillon, qui assure n’avoir rien fait d’illégal, est loin d’avoir convaincu tous ses militants. "Ce qui m’inquiète, c’est que ça ne fonctionne que chez les convaincus", relève un sympathisant de droite. "Il y a une légère perte de confiance naturelle. À mon avis, il faudrait qu’il soit plus honnête, parce que j’ai entendu dire qu’il y avait d’autres choses encore…", renchérit un autre.

Mais il reste encore une poignée de fidèles, qui veut voir dans ces révélations un lynchage médiatique. "C’est de la politique de bas étage de le torpiller comme ça. C’est facile !", conclut l'une d'eux.