Affaire Mila : pour Macron, on a "perdu de vue" qu'il s'agissait d'une "adolescente"

Emmanuel Macron s'exprime dans le "Dauphiné Libéré" à paraître mercredi (photo d'archives).
Emmanuel Macron s'exprime dans le "Dauphiné Libéré" à paraître mercredi (photo d'archives). © CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
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avec AFP
"La loi est claire : nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions", estime le chef de l'Etat dans un entretien au "Dauphiné Libéré", à paraître mercredi. "Ce qui est interdit, c'est l'appel à la haine, l'atteinte à la dignité." 

Emmanuel Macron réaffirme dans un entretien au Dauphiné libéré et aux journaux du groupe Ebra à paraître mercredi le "droit au blasphème" et à "critiquer les religions", défendant Mila à qui "on doit une protection".

Cette adolescente de l'Isère a dû quitter son lycée en Isère après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l'islam. La polémique a ensuite fait irruption dans la sphère politique après des déclarations de la ministre de la Justice Nicole Belloubet selon laquelle l"insulte à la religion" est "une atteinte à la liberté de conscience", propos dont elle a regretté plus tard "l'inexactitude".

"On lui doit une protection à l'école, dans sa vie quotidienne"

"Dans ce débat, on a perdu de vue que Mila est une adolescente", a estimé Emmanuel Macron, interrogé sur la polémique. "On lui doit donc une protection à l'école, dans sa vie quotidienne, dans ses déplacements. L'Etat a pris ses responsabilités", a-t-il ajouté en référence à la solution de rescolarisation annoncée le 6 février par le ministre de l'Education nationale. Selon le président, les enfants doivent "être mieux protégés" contre les "nouvelles formes de haine et de harcèlement en ligne".

"Je sépare cet impératif de la question sur la critique des religions. La loi est claire : nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions", a souligné Emmanuel Macron. "L'ordre républicain n'est pas l'ordre moral", a-t-il insisté, avant de préciser: "Ce qui est interdit, c'est l'appel à la haine, l'atteinte à la dignité". Emmanuel Macron avait déjà évoqué "la liberté de blasphème" lors d'un déplacement au festival de BD d'Angoulême, le 30 janvier: "Dans notre pays la liberté d'expression est protégée, dans ce pays et il y en a peu dans le monde, la liberté de blasphème est protégée, de critiquer les dirigeants, de les railler et ça c'est un trésor".