Affaire Fillon : la défense hasardeuse de Virginie Calmels

Virginie Calmels, fondatrice du mouvement DroiteLib’ a soutenu Alain Juppé avant de rejoindre la campagne de François Fillon. © NICOLAS TUCAT / AFP
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R.Da. , modifié à

L'élue LR, proche d'Alain Juppé, a voulu souligner que les sommes touchées par Penelope Fillon n'avait rien coûté de plus au contribuable, mais...

Présentant ses excuses aux Français, François Fillon avait précisé n’avoir pas immédiatement pris conscience que les sommes versées à son épouse comme attachée parlementaire aient pu choquer. Penelope Fillon aurait en effet touché 831.440 euros brut entre 1988 et 2013 pour des activités d’assistante parlementaire dont Le Canard enchaîné, à l’origine des révélations, n’a pas trouvé trace.

Invitée mardi de France Inter, Virginie Calmels, fondatrice du mouvement DroiteLib’ et soutien d’Alain Juppé pendant la campagne pour la primaire de la droite, a elle aussi reconnu que ces sommes aient pu "choquer" les électeurs. "On sort d’une période - les deux dernières semaines -, qui a été compliquée pour faire campagne parce qu’il y avait un besoin d’explication, de revenir sur cette affaire : combien ça a coûté au contribuable. Je note que les sommes qui ont été mises sur la table aient pu choquer les gens".

"Cette enveloppe est légale". "En même temps, ce n’est pas plus d’argent public dépensé, car que ça aille à Madame Fillon ou à Madame Dupont, attachée parlementaire, c’est la même somme puisqu’elle est légale", a également relevé l’adjointe du maire de Bordeaux, faisant référence à l’enveloppe mise à la disposition des députés pour rémunérer jusqu’à cinq collaborateurs. "Il y a une enveloppe, cette enveloppe est légale, et c’est aux parlementaires de décider comment ils l’attribuent".

"Le salaire des attachés parlementaires n’est pas celui qu’a touché madame Fillon", lui a aussitôt objecté la journaliste de France Inter Alexandre Bensaïd, rappelant également que le Parquet national financier enquêtait sur la nature des fonctions de Penelope Fillon et un éventuel système d'emplois fictifs.

Un salaire supérieur à la moyenne. Pour rappel, le salaire moyen d’un assistant parlementaire serait de 1.500 euros par mois, selon une estimation de Nicolas Thibault, président de l’Association française des collaborateurs parlementaires, au Figaro. Or, selon les déclarations patrimoniales mises en ligne début février par le candidat de la droite, la rémunération mensuelle nette moyenne de Penelope Fillon aurait dépassé les 6.000 euros entre 2002 et 2007, période durant laquelle elle aurait été employée comme attachée parlementaire de Marc Joulaud, le suppléant de son mari.

En 2016, la cagnotte mensuelle allouée aux députés par l’Assemblée était de 9.561 euros. Si le salaire des attachés parlementaires est laissé à la discrétion de l’élu, il ne peut dépasser la moitié de l’enveloppe lorsqu’il s’agit d’un conjoint ou d’un parent.

Ce n’est pas la première fois que Virginie Calmels se risque à une défense hasardeuse du candidat de la droite. Déjà invitée sur LCP à s’exprimer sur l’importance des sommes versées, elle avait voulu botter en touche en pointant les prétendues "subsides de l’Etat" touchée par Le Canard enchaîné… qui ne reçoit en fait aucune aide directe de la part de l’Etat. Sur Twitter, l’élue a tenu à préciser après un article du Lab d’Europe 1 qu’elle parlait d’"aides indirectes".