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Philippe Bas, président (LR) de la commission d'enquête du Sénat, a estimé sur Europe 1 que "le bon fonctionnement de l'Etat n'a pas été convenablement respecté" dans l'affaire Benalla.
INTERVIEW

A quatre jours de sa seconde audition par la commission d'enquête du Sénat, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue jeudi, dans le cadre de l'enquête sur ses passeports diplomatiques. Philippe Bas, le président (LR) de cette commission d'enquête, est revenu sur ce nouveau rebondissement, jeudi soir sur Europe 1.  

"Je constate que le licenciement a eu lieu en juillet, et que bien après le licenciement il utilise encore des instruments de travail, comme les passeports diplomatiques. Et on découvre ces derniers jours qu'il avait d'autres instruments de travail, comme un téléphone crypté, qui semble ne pas avoir été utilisé, et des passeports de service. Ça fait beaucoup pour quelqu'un qui a été licencié", a estimé le sénateur LR. Alexandre Benalla a utilisé ses passeports diplomatiques une "vingtaine de fois" depuis son licenciement, selon le directeur de cabinet de la présidence de la République, Patrick Strzoda.

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"Il reste un certain nombre d'interrogations". "L'idée que je me fais du bon fonctionnement de l'Etat n'a pas été convenablement respecté. C'est dommage (…). Il faut faire la part des choses, mais le ministre des Affaires étrangères a finalement saisi la justice. Monsieur Benalla est poursuivi pour ne pas avoir rendu ses passeports. D'autre part, le ministère des Affaires étrangères a dit que ses titres de voyage avaient été invalidés. Je ne vois pas ce qui empêche par ailleurs un ministre de l'Intérieur de dire, si tel individu se présente avec un passeport diplomatique pour sortir du territoire, qu'il doit rendre ce passeport diplomatique", a critiqué Philippe Bas, qui s'est cependant gardé de livrer toute "conclusion".

"Il est trop tôt pour vous livrer les conclusions de notre travail. Notre travail s'achèvera quand nous aurons eu toutes les informations nécessaires. Il reste un certain nombre d'interrogations. Cette affaire Benalla aurait pu ne jamais exister s'il avait été licencié dès le 2 mai dernier, et si les ponts avaient été coupés avec lui", a jugé le président de la Commission d'enquête du Sénat. "Ce licenciement a-t-il vraiment coupé le cordon ombilical entre Alexandre Benalla et la présidence de la République ? C'est ça qui est important."