"Abrutis", "pas les épaules"... quand Benjamin Griveaux égratignait ses concurrents aux municipales

Benjamin Griveaux est le candidat LREM à Paris.
Benjamin Griveaux est le candidat LREM à Paris. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Antoine Terrel , modifié à
Dans des propos rapportés par "Le Point", le candidat LREM aux municipales à Paris s'agaçait avant son investiture de la multiplication de candidatures concurrentes. 

"S'il y en a un qui n'a pas été épargné, c'est moi !". Juste avant d'être désigné par la commission d'investiture de LREM pour les municipales à Paris, Benjamin Griveaux, qui faisait alors face à la bonne dynamique de la campagne de Cédric Villani, se plaignait dans les colonnes du Point de son image écornée d'ambitieux favori et des critiques dont il était l'objet. Mais mercredi, le même hebdomadaire rapporte des propos tenus par l'ancien porte-parole du gouvernement, dans lesquels lui-même n'hésitait pas à égratigner violemment ses principaux concurrents. 

Tenus "il y a quelques semaines", ces propos rapportés par Le Point montrent un Benjamin Griveaux agacé par l'émergence de candidatures concurrentes à l'investiture, alors qu'il ne faisait déjà pas mystère de ses ambitions parisiennes lorsqu'il était au gouvernement. "Il y a un abruti chaque jour qui dit qu'il veut être maire de Paris", se lâche-t-il, avant de cingler que les municipales à Paris, "c'est pas la cantonale de Vesoul ! Vous croyez quoi, qu'on tricote ?". 

Cédric Villani ? "Il ne verra pas venir les balles" 

Et l'ancien socialiste d'égratigner ses concurrents. Cédric Villani ? "Il n'a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser !". À peine accorde-t-il au mathématicien lauréat de la prestigieuse médaille Fields d'être "quand même plus intelligent que les autres". Hugues Renson n'aura lui pas droit à la même relative clémence. "C'est un fils de p..., on le sait depuis le premier jour", tacle Benjamin Griveaux selon Le Point. Concernant Mounir Mahjoubi, le candidat se contente d'un "no comment".

Alors que sa principale rivale lors du scrutin parisien sera la maire sortante Anne Hidalgo, Benjamin Griveaux n'a pas l'intention de tenter de grignoter l'électorat de la socialiste. "Contrairement à ce que racontent tous les abrutis depuis 20 ans, Paris ne se gagne pas à gauche, mais ça se gagne au centre", explique-t-il. "Et pour gagner au centre, il faut prendre des voix à droite (...) les gens qui sont d'accord avec moi sont Bertrand Delanoë et Philippe Grangeon, qui ont vaguement gagné des campagnes à Paris", conclut Benjamin Griveaux. 

Benjamin Griveaux s'est excusé, selon son entourage

"Benjamin Griveaux déplore qu'une conversation privée se retrouve dans la presse", a réagi auprès de l'AFP son entourage, qui assure que "dès qu'il en a pris connaissance, il a appelé les personnes citées pour s'excuser auprès d'elles". "Le sujet est clos", a-t-on ajouté de même source, indiquant que l'ancien porte-parole du gouvernement est désormais "pleinement concentré sur la préparation de son meeting jeudi soir".

Reste que ces propos pourraient en tout cas fragiliser la campagne de l'ancien porte-parole du gouvernement, qui peine à créer l'unité autour de sa candidature depuis la décision de la commission d'investiture. Après un communiqué amer dans lequel il déplorait la décision de "l'appareil" de LREM, Cédric Villani a fait savoir qu'il ne se prononcerait pas sur un soutien à Benjamin Griveaux avant le mois de septembre. Depuis, à l'occasion des festivités du 14 juillet, le mathématicien n'a pas hésité à prendre la pose aux côtés...d'Anne Hidalgo.