"Attention aux filières sans débouché évident. Je pense à 'ES' (économique et social). Elle attire beaucoup d'élèves qui occupent ensuite de grands amphis mais se retrouvent avec des diplômes de droit, psychologie, sociologie... sans toujours un emploi à la clef" : c'est le ministre de l'Education Xavier Darcos qui a fait ce commentaire il y a une semaine, alors qu'il présentait le plan de non-renouvellement de 11.000 postes de fonctionnaires dans l'Education nationale. Pour le ministre, il s'agissait de justifier les baisses d'effectifs en proposant de réduire l'offre d'options pour diminuer les besoins en enseignants. "Comme tous les pays du monde, la France doit rationaliser les études, avec plus de suivi individuel et moins d'options", avait-il alors expliqué. Des arguments qui choquent les professeurs de sciences économiques et sociales. Ils demandent aujourd'hui à être reçus au ministère pour obtenir des explications.Ce que souhaite Sylvain David, le président de l'association des professeurs de sciences économiques et sociales, c'est que Xavier Darcos "précise l'objet de ces critiques". S'agit-il d'une critique contre le trop grand nombre d'orientations vers la série ES au lycée, contre les problèmes d'orientation après le bac ou contre l'université dans son entier s'interrogent les professeurs qui enseignent ces matières. "On est prêt à discuter mais on a l'impression que derrière il y a d'autres critiques" explique Sylvain David. La date du rendez-vous au ministère n'a pas encore été fixée.