Villiers-le-Bel : une information judiciaire a été ouverte

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une information judiciaire contre X a été ouverte mercredi pour "homicides involontaires" après la mort de deux jeunes dimanche à Villiers-le-Bel (Val d'Oise). Leurs familles ont été reçues par Nicolas Sarkozy dans la matinée. Quelques heures auparavant, le chef de l'Etat s'était rendu à l'hôpital d'Eaubonne pour rencontrer des policiers blessés. Le parquet de Pontoise a décidé d'ouvrir également une enquête de flagrance pour "tentative d'homicide" sur deux policiers blessés lors de la seconde nuit d'émeutes.

Comme le demandaient les familles des victimes, le parquet de Pontoise a ouvert officiellement mercredi une information judiciaire contre X pour "homicides involontaires" après la mort de deux jeunes dimanche à Villiers-le-Bel dans le Val d'Oise. Cette procédure, annoncée par Nicolas Sarkozy, va permettre la nomination d'un juge d'instruction qui travaillera de façon indépendante, au-delà de l'enquête déjà menée par la police des polices. "C'est un geste fort" de nature "à apaiser les esprits" a estimé Me Emmanuel Tordjman, l'avocat d'une des familles de victimes. Elles ont annoncé que Mohsin et Lakamy seraient enterrés dans leurs pays d'origine, respectivement au Maroc et au Sénégal dans les jours à venir. Une marche silencieuse et une prière mortuaire seront organisées jeudi à la mi-journée à Villiers-le-Bel.

Du côté de l'enquête, la procureure de Pontoise a déclaré mardi que l'examen technique de la voiture de police et de la petite moto, et les constatations médico-légales corroborent les premiers éléments de l'enquête, qui écartent la responsabilité des policiers dans l'accident. Un peu plus tard, le même parquet de Pontoise a annoncé l'ouverture d'une seconde procédure, une enquête de flagrance cette fois, pour tentative d'homicide sur deux policiers. Ils ont été blessés par des tirs de plombs lundi à Villiers-le-Bel alors qu'ils intervenaient lors de la seconde nuit d'échauffourées.

Tout juste rentré de Chine, Nicolas Sarkozy a choisi de prendre ce dossier en main. Le président de la République s'est rendu mercredi matin à l'hôpital d'Eaubonne dans le Val-d'Oise, où a été notamment hospitalisé un commissaire divisionnaire de Sarcelles passé à tabac dimanche soir par des jeunes, ainsi que des policiers et pompiers blessés. Nicolas Sarkozy a promis que "ceux qui prennent la responsabilité de tirer sur des fonctionnaires se retrouveront devant la cour d'assises." "Cela porte un nom, c'est une tentative d'assassinat", a déclaré le chef de l'Etat devant l'hôpital. "Que les choses soient très claires : ce qui s'est passé est absolument inacceptable et ne sera pas accepté." Le chef de l'Etat a également reçu à l'Elysée les familles des deux adolescents décédés dimanche, leurs avocats et le maire socialiste de Villiers-le-Bel, Didier Vaillant. Le président de la République a ensuite présidé une réunion sur la sécurité avec François Fillon, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Rachida Dati (Justice) et Fadela Amara (Ville). Le chef de l'Etat réunira par ailleurs jeudi 1.800 policiers et gendarmes à La Défense (Hauts-de-Seine) afin d'adresser un "message fort au pays" sur la sécurité.

Villiers-le-Bel semblait avoir retrouvé son calme mercredi, à l'image de mardi soir. La Préfecture du Val d'Oise a rapporté que seules "quelques voitures et quelques poubelles ont été incendiées" dans la soirée de mercredi. Trois personnes ont été interpellées. Les forces de sécurité ont patrouillé en nombre ce mercredi à pieds, en camionnettes ou en voitures. Dans le ciel, un hélicoptère de la Gendarmerie a survolé le secteur. Une présence policière souhaitée par le Premier ministre, "pour assurer la sécurité des habitants du Val d'Oise". Car, a expliqué François Fillon, la présence mardi soir de "1.000 fonctionnaires de police" a permis "une baisse très sensible des violences dans le Val-d'Oise". Enfin, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie s'est de nouveau rendue mercredi soir à Villiers-Le-Bel pour rencontrer les équipes de policiers et pompiers. La ministre s'était rendue dans la ville par deux fois mardi.

Six maires socialistes de banlieue, rejoints par le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, avaient lancé mardi un "appel au calme" depuis la mairie de Villiers-le-Bel. Dans la nuit de lundi à mardi, 82 policiers avaient été blessés, dont certains au plomb de chasse, à Villiers-le-Bel lors des affrontements avec les jeunes. Sur Europe1 mercredi matin, le maire de Villiers-le-Bel, Didier Vaillant, a jugé souhaitable que sa ville, qui "est en deuil, retrouve le calme" et que "chacun retrouve ses esprits". Toujours mercredi matin sur Europe 1, Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur,a indiqué que le "dispositif policier" mis en place à Villiers-le-Bel serait "maintenu autant que nécessaire". Elle a affirmé que "les délinquants ne peuvent espérer aucune tolérance".