Villiers-le-Bel : les premiers éléments de l'enquête corroborés

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'examen technique de la voiture de police et de la petite moto, et les constatations médico-légales corroborent les premiers éléments de l'enquête sur la mort des deux jeunes dimanche à Villiers-le-Bel, a déclaré la procureure de Pontoise. L'enquête de la police a écarté la responsabilité des policiers dans l'accident. Lundi soir, de nouveaux affrontements ont éclaté entre jeunes et forces de l'ordre. 82 policiers auraient été blessés et 8 jeunes ont été écroués. Mardi soir, le calme semblait être revenu.

La procureure de Pontoise a déclaré mardi que l'examen technique de la moto et de la voiture de police corroborait les premiers éléments de l'enquête et écarte donc la responsabilité des policiers dans l'accident qui a tué deux garçons de 15 et 16 ans dimanche en fin d'après-midi à Villiers-le-Bel. La retranscription des messages radio montre également que les policiers étaient présents à l'arrivée des secours.

Mardi soir, la situation "était beaucoup plus calme que les nuits précédentes mais tout ça reste, on le sent bien, fragile et il faut une force de dissuasion importante sur le terrain pour empêcher que ce qui s'est passé la nuit dernière se reproduise" a indiqué François Fillon sur place. Le chef du gouvernement, qui se rendait à Villiers-le-Bel pour la seconde fois dans la même journée, a précisé, à l'issue de sa visite du poste de sécurité installé dans la caserne des pompiers, qu'au moins 600 policiers étaient "déployés dans la ville et dans les communes voisines" mardi soir. "Le gouvernement est totalement déterminé à faire en sorte que l'ordre revienne le plus rapidement possible sur ce territoire", a déclaré le Premier ministre. "Je reviendrai demain si c'est nécessaire. J'espère que cette nuit sera la plus calme possible et qu'elle marquera la fin de cette crise de violence", a-t-il ajouté. Toutefois, la Préfecture a fait état de 22 interpellations dans la soirée de mardi.

Villiers-le-Bel a connu une nuit de violences lundi soir. Plusieurs villes du Val d'Oise ont également été le théâtre de violence. Et ce au lendemain de la mort de deux jeunes. 82 policiers auraient été blessés, selon des sources policières, dont 5 sont dans un état grave, lors d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. Au total, 63 véhicules et cinq bâtiments ont été incendiés, dont la bibliothèque Bellevue, deux écoles, la trésorie et un supermarché à Villiers-le-Bel. Plusieurs dizaines de jeunes ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre qui répliquaient à coups de flashball et de gaz lacrymogène. Plusieurs véhicules ont été brûlés, dont une voiture de police. Des poubelles ont aussi été incendiées.

Huit jeunes hommes ont été écroués mardi. Ils sont accusés d'avoir participé aux violences consécutives aux décès de deux adolescents. Le tribunal a ordonné le placement sous mandat de dépôt de quatre jeunes, dans l'attente de leur jugement sur le fond. Il a condamné les quatre autres à des peines allant de trois à dix mois de prison ferme. L'un d'entre eux, âgé de 26 ans, accusé d'avoir jeté des pierres sur les policiers, a été condamné à une peine de dix mois de prison ferme. La représentante du ministère public Nathalie Courteille avait requis deux ans, soulignant que le prévenu avait été "attrapé par le col en train de lancer des pierres". Le procès des quatre autres prévenus, âgés de 19 à 24 ans, a été renvoyé au 28 décembre ou au 4 janvier, à leur demande ou parce qu'il manquait des pièces dans le dossier.

François Fillon a condamné mardi les violences "intolérables et incompréhensibles", lors des questions d'actualité à l'Assemblée, soulignant que la démocratie n'était pas "la vengeance", mais "la justice indépendante". Mardi, le premier ministre s'était rendu, une première fois, à la mairie de Villiers-le-Bel. Il a qualifié de"criminels" ceux qui tirent sur les policiers, soulignant que "rien ne justifie la violence". Il a annoncé la mise en place d'"un dispositif renforcé" pour la sécurité. Quelques heures plus tôt, c'est Michèle Alliot-Marie qui est allée sur le terrain pour se rendre compte des dégâts après les affrontements avant d'aller rendre visite à des policiers hospitalisés. Rachida Dati a de son côté donné des consignes de fermeté aux procureurs.

Six élus socialistes de banlieue parisienne, dont Didier Vaillant, ont lancé un "appel au calme". Reçus à la mairie de Villiers-le-Bel mardi, ils ont notamment demandé à l'ensemble des adultes et des parents d'exiger que les enfants restent chez eux. Ségolène Royal a, de son côté, appelé à une "mobilisation nationale, toutes tendances politiques confondues", en faveur des banlieues, tout en dénonçant "une escalade intolérable de la violence" avec les tirs contre des policiers dans le Val-d'Oise.