Ville ou campagne, les futurs médecins pourront choisir

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une solution de compromis a été trouvée mercredi entre les internes en médecine, en grève depuis plus d'un mois et le gouvernement. En jeu : la liberté d'installation des futurs médecins. Un amendement au budget de la Sécurité sociale prévoyait des sanctions pour les praticiens qui s'installaient dans des zones sur-médicalisées. Désormais, ils devraient seulement être incités à ouvrir des cabinets dans des zones sous-médicalisées.

La carotte, plutôt que le bâton, c'est la méthode choisie par le gouvernement pour tenter de faire face à la sous-médicalisation de certains territoires, notamment à la campagne. Les internes étaient en grève depuis plus d'un mois contre un amendement de la loi sur le financement de la Sécurité sociale pour 2008. A l'issue d'une dernière manifestation mercredi à Paris, qui a réuni entre 10.000 et 20.000 futurs médecins, une délégation a été reçue au ministère. Et une position de compromis a été trouvée. Le mot "déconventionnement" devrait disparaître du projet de loi. Au profit du mot "incitation".

Dans la première version du texte, l'assurance maladie aurait pu choisir de déconventionner certains médecins, c'est-à-dire de rendre leurs soins non-remboursés par la Sécurité sociale, au motif qu'ils s'installaient dans des zones où les praticiens sont déjà en nombre suffisant. Les internes dénonçaient un risque de "médecine à deux vitesses" avec la possibilité pour certains patients de continuer à consulter leur médecin, même déconventionné, grâce à des assurances privées. Dans la deuxième version du texte, qui n'est pas définitive, le gouvernement prévilégierait au contraire la voie incitative pour donner envie aux jeunes médecins de s'installer dans des zones où les praticiens sont peu nombreux. Roselyne Bachelot, leur ministre de tutelle, a de toutes façons promis que "la liberté d'installation serait garantie".

"Cet amendement exclut les mesures dangereuses et met en place une véritable politique constructive et incitative. Le gouvernement nous prend pour un partenaire responsable" a estimé le président d'un des syndicats de jeunes médecins généralistes. Les internes attendent encore la signature définitive du protocole d'accord prévue en début de semaine prochaine pour baisser la garde.