Vers une sortie de crise en Côte d'Ivoire

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Administrator User , modifié à
Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le leader rebelle Guillaume Soro ont signé dimanche à Ouagadougou (Burkina Faso) un accord de paix visant à réunifier l'ancienne colonie française divisée en deux depuis la brève guerre civile de 2002-2003. Cet accord permet d'envisager "dès maintenant" un retrait progressif de la communauté internationale et des forces françaises déployées dans le pays, a déclaré la ministre délégué française à la Coopération Brigitte Girardin.

La Côte d'Ivoire a peut être enfin retrouvé le chemin de la paix. C'est en tout cas sur le terrain diplomatique que les choses ont bougé dimanche à Ouagadougou. Réunis par le président burkinabais Blaise Compaoré, le chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo et le leader rebelle Guillaume Soro ont signé un accord prévoyant un règlement de la crise avec un nouveau gouvernement et le départ à terme des troupes étrangères, notamment françaises, du pays. Si tout va bien, l'accord doit être appliqué dans les dix mois. Les dirigeants ivoiriens se sont également mis d'accord sur la relance immédiate du processus d'identification de la population en vue de l'élection présidentielle, sans cesse repoussée depuis la fin 2005. "J'espère que cet accord est conclu de bonne foi, sans arrière-pensées, que maintenant les choses vont être débloquées et que nous allons arriver avant la fin de l'année à des élections démocratiques en Côte d'Ivoire", a déclaré immédiatement la ministre délégué française à la Coopération Brigitte Girardin. Priée de dire si cet accord permettait également d'envisager la fin de l'opération Licorne, elle a répondu : "Dès maintenant, on peut envisager un retrait de la communauté internationale, progressif, mais je crois que maintenant les conditions sont réunies pour que les Ivoiriens eux-mêmes arrivent à surmonter leurs difficultés", a-t-elle ajouté. 7.000 casques bleus de l'Onu et 3.500 soldats français de l'opération Licorne sont déployés dans le pays coupé en deux depuis la fin 2002. "C'est une très grande satisfaction pour nous de voir que les Ivoiriens ont retrouvé cette confiance en eux", a souligné Brigitte Girardin, précisant que l'accord prévoyait des modalités précises sur des "sujets essentiels." Olivier Durin (avec Reuters)