Vers une sortie de crise à Lille pour les sans-papiers

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un accord a été trouvé lundi entre la préfecture du Nord et deux associations soutenant les sans-papiers lillois qui devrait permettre de mettre un terme à un bras de fer qui dure depuis plusieurs mois. Le compromis exige au préalable la cessation de la grève de la faim pour la cinquantaine de sans-papiers dont les noms ont été transmis à la préfecture.

Peut-être une solution pour les 52 sans-papiers lillois en grève de la fin. Un accord a été trouvé lundi entre la préfecture du Nord et des associations les défendant. La préfecture a promis "un examen bienveillant au cas par cas" des dossiers. La situation familiale, le degré d'intégration et les risques encourus en cas de renvoi dans le pays d'origine seront étudiés. "Pendant l'examen, les éventuelles procédures de reconduite à la frontière sont mises entre parenthèses", a indiqué le préfet Daniel Canépa. Toutefois, l'accord ne concerne pas "ceux qui font l'objet d'une procédure pénale, ceux issus d'autres départements que celui du Nord, ceux qui sont engagés dans une voie juridique en demandant l'asile politique", a déclaré Daniel Canépa. Cela signifie que sur les 52 sans-papiers en grève de la faim figurant sur la liste établie par la LDH et le Mrap, signataires de l'accord, seuls 14 devraient en bénéficier. Ils recevront un courrier leur précisant ces modalités. Ils devront renvoyer un "accusé de réception" qui vaudra acceptation des termes du compromis. En ce qui concerne les autres grévistes de la faim, 7 ne sont pas issus du département du Nord, 3 sont sous le coup d'une procédure pénale, 18 demandent l'asile politique et 10 bénéficient d'un accord précédant, signé le 14 août par une partie des associations représentant les sans-papiers. L'accord dit "du 14 août" reposait sur trois volets: établissement d'une liste de 150 noms de sans-papiers dont les dossiers seront examinés au cas par cas, délivrance d'un document permettant aux sans-papiers de circuler librement le temps de l'examen de leur dossier et délivrance immédiate d'un document provisoire dans l'attente d'une carte de séjour pour ceux qui seront régularisés. Cet accord avait été validé par six associations mais jugé "irrecevable" par la LDH, le Mrap et le Comité des sans-papiers du Nord (CSP 59). Des interrogations subsistent cependant. Début août, une liste de 533 noms de sans-papiers à régulariser circulait, jugée "fantaisiste" par le préfet. La liste était réduite à 150 personnes mi-août, puis une cinquantaine lundi. Le sort des autres sans-papiers n'est donc toujours pas réglé. "Ce sont des dossiers qui reviendront", a reconnu le préfet. Ils seront examinés par une commission départementale, regroupant huit associations et les autorités locales, dont le préfet a annoncé la création pour "mi-septembre." De plus, la liste présentée lundi ne paraît pas claire. Y figureraient "des sans-papiers effectivement grévistes de la faim, d'autres qui se disent en grève mais qui ne le sont pas", selon Daniel Canépa.