Venezuela : Hugo Chavez subit un premier revers électoral

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Venezuela a subi un véritable séisme politique dans la nuit de dimanche à lundi. Après un long suspense, le peuple a dit non pour la première fois à son président Hugo Chavez qui le consultait sur son projet de réforme. Celui-ci prévoyait entre autres qu'il puisse se présenter indéfiniment à la présidentielle ou censurer les médias en cas de crise.

Instaurer un Etat socialiste avec une économie collectiviste, tel était le projet soumis par Hugo Chavez au jugement du peuple vénézuélien. Pour la première fois depuis son accession au pouvoir en 1999, celui-ci lui a répondu "non". A 6h45 lundi matin, le non l'a emporté par 50,7% des voix. Une tendance irréversible après le dépouillement de plus de 97% des bulletins. Les étudiants, les associations de droits de l'homme, les cercles financiers, les partis d'opposition, l'Eglise catholique et certains anciens alliés de Chavez s'étaient prononcés dimanche contre le projet de réformes, accusant Hugo Chavez de vouloir mettre en place un régime dictatorial. Les 69 réformes constitutionnelles du projet de Chavez prévoyaient également le contrôle de la banque centrale et des réserves de change, la réduction à six heures de la journée de travail ou encore une protection sociale pour les travailleurs informels comme les vendeurs ambulants.

Hugo Chavez a reconnu sa défaite et appelé les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes à faire désormais "confiance aux institutions". Il a aussi assuré que le score pour le "oui" représentait "un saut politique vers la révolution", félicitant ses partisans d'avoir voté en faveur de la réforme malgré le "bombardement médiatique" contre lui. Pour autant l'ex-officier putschiste, ennemi n°1 de l'impérialisme américain a lancé à ses partisans: "ne vous sentez pas tristes ni peinés". "Pour l'instant, nous n'avons pas gagné", en allusion à la formule célèbre qu'il avait prononcée après l'échec du premier coup d'Etat qu'il avait tenté le 4 février 1992. De son côté, l'opposition a immédiatement manifesté sa joie dans les rues de Caracas, où des militants se rassemblent dans les rues en klaxonnant et en brandissant des drapeaux. Nouveau héros de l'opposition, l'ex-ministre de la Défense, Raul Baduel, ancien compagnon d'armes de Hugo Chavez, a exhorté le Venezuela à "construire une véritable démocratie".