Valse de politiques au Salon de l'agriculture

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Administrator User , modifié à
Comme tous les ans, les hommes politiques se bousculent au Salon de l'agriculture, mais, élection présidentielle oblige, ils viennent glaner des voix et espèrent décrocher la médaille du candidat le plus proche du monde paysan. Trois se sont pressés auprès des agriculteurs ce mardi : François Bayrou, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen.

Le Salon de l'agriculture est "the place to be" pour les candidats à l'élection présidentielle. Après Jacques Chirac ce week-end, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers ont arpenté les allées du Salon porte de Versailles. Tous ont redoublé de gentillesse à l'égard de leurs hôtes. Jean-Marie Le Pen a annoncé "le matin des paysans", dont le monde surpeuplé de demain ne pourra selon lui pas se passer. "Je suis ici pour annoncer cette bonne nouvelle : le matin des paysans se lève", a déclaré le président du Front national à son arrivée dans "la plus grande ferme du monde", dont il a arpenté les allées durant une heure et demie. "Tout se met en place sur la planète pour faire à nouveau de la nourriture l'un des grands problèmes du XXIe siècle", a prédit devant la presse le dirigeant d'extrême droite. Arrivé en "gentleman farmer" - blouson de daim et casquette de tweed -, Jean-Marie Le Pen a ensuite arboré devant les photographes un chapeau de cow-boy aux motifs noirs et blancs rappelant la robe d'une vache, offert par un admirateur. Eleveur de chevaux et fils de paysan, François Bayrou a pour sa part visité les lieux en connaisseur, où il s'est posé en défenseur d'un monde rural qui "se sent abandonné". Auréolé par son nouveau statut de présidentiable sérieux - il vient de franchir la barre des 20% d'intentions de vote au premier tour -, c'est entouré d'une meute de journalistes que le candidat de l'UDF a tenté, deux heures et demie durant, de se frayer un chemin dans les allées du Salon. "Je me sens chez moi ici", a lancé le député béarnais né dans une ferme de Bordères, et qui a repris l'exploitation familiale à la mort prématurée de son père. Aujourd'hui encore, l'agrégé de lettres classiques élève des chevaux et possède sa carte d'adhérent à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). François Bayrou a failli croiser Philippe de Villiers dans les allées du Salon. L'élu vendéen était très remonté contre l'Europe et la politique agricole commune. "Il faut rétablir la préférence communautaire qui a été démantelée depuis le traité de Maastricht pour protéger notre agriculture", a-t-il martelé. Le ballet des candidats à l'élection présidentielle va continuer jusqu'à dimanche à la Porte de Versailles. Pour le plus grand bonheur des agriculteurs !