Valognes : la mère et son compagnon mis en examen

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La femme soupçonnée d'avoir tué six de ses bébés à la naissance, à Valognes dans la Manche, a été mise en examen et incarcérée ce vendredi soir. Elle a reconnu avoir étouffé ou étranglé six bébés dont elle aurait accouché seule. Les restes de nouveau-nés ont été découverts dans la nuit de mercredi à jeudi, par son compagnon. L'ancien compagnon de la femme écrouée a à son tour été mis en examen samedi pour "non-dénonciation de crime et recel de cadavre".

Céline, une mère d'un enfant de 11 ans et sans emploi, a été mise vendredi soir en examen "pour avoir volontairement donné la mort à six personnes avec cette circonstance agravante que les faits ont été commis sur des mineurs de moins de 15 ans". Elle a également été écrouée. Son ancien compagnon a lui aussi été mis en examen pour "non-dénonciation de crime et recel de cadavre".

L'enquête a montré que ce plombier de 36 ans avait parfaitement connaissance des grossesses répétées de sa compagne. Il a déclaré aux enquêteurs qu'il pensait qu'elle "procédait à chaque fois à des avortements", sans se poser d'autres questions, et qu'il se "doutait" que des corps se trouvaient dans la cave. Laissé libre sous contrôle judiciaire, il risque jusqu'à 3 ans d'emprisonnement. Il a retrouvé vendredi soir son actuelle compagne, enceinte de 5 mois.

Le geste répété six fois. La jeune femme a avoué aux enquêteurs avoir accouché seule entre août 2000 et février 2006, puis avoir étouffé chaque nouveau-né en "plaquant sa main sur le visage de l'enfant afin de l'empêcher de respirer" a rapporté le procureur de la République.

C'est le compagnon actuel de la jeune femme de 34 ans qui avait découvert dans la nuit de mercredi à jeudi dans des sacs en plastique les six nouveaux-nés qu'elle remisait à la cave. L'homme, avec lequel elle vivait depuis un an environ, a ensuite alerté les gendarmes. Aucune charge n'a été retenue en revanche à son encontre. Il a été remis en liberté vendredi après une garde à vue de vingt heures.

A Valognes, petite ville tranquille de 8.500 habitants à une vingtaine de kilomètres au sud de Cherbourg, l'affaire a provoqué une forte émotion. "Moi, personnellement, je ne comprend pas. Je suis sous le choc!", a réagi Alain Petit, le président de l'association "Les défis de l'avenir", qui organise des animations au profit du Téléthon et où Céline était bénévole depuis trois ans. "Imaginer qu'elle ait pu faire ça, non, non... Je suis sans voix", a témoigné en écho Magali Leclerc, 27 ans, une habitante du quartier, populaire mais coquet, où réside Céline. "C'était une personne très gentille, la première à soutenir les autres, très très agréable. Une crème". "A aucun moment, on aurait pu imaginer une telle chose", a renchérit Christophe, 31 ans, un ami de la jeune femme, qui était tout de même, selon lui, "assez discrète sur sa vie personnelle". Il dit avoir "aperçu une grossesse, mais pas les cinq" et explique ne pas "avoir été plus loin", car elle avait "coupé court à la conversation". "On voyait qu'elle n'était pas à l'aise".