Valls, nouvelle cible de Sarkozy

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Caroline Roux et , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Le président de l'UMP ne veut pas se laisser déborder par le Premier ministre sur le terrain de la sécurité.

L'INFO. Nicolas Sarkozy veut être, et apparaître, comme le rassembleur de sa famille politique, quitte parfois à prendre sur lui. Comme quand il arrondit les angles avec Alain Juppé et François Fillon. Ce qu'il fait aussi avec  les (nombreux) autres ambitieux de son camp, dont il doit gérer les égos. Pas question de mettre à mal la fragile unité de l'UMP. En revanche, l'ancien chef de l'Etat s'est trouvé un adversaire politique à sa mesure : Manuel Valls.

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"Valls lance des mots et après il va se cacher". Le président de l’UMP a compris le danger.  Un Premier ministre de gauche qui ose évoquer l’islamo-fascisme, qui lance un débat sur l’islam et défend l’autorité, c’est un Premier ministre  qui chasse sans vergogne sur son territoire. Alors, en petit comité, Nicolas Sarkozy l'a clairement ciblé. "Il lance des mots et après il va se cacher", dit-il de Manuel Valls, que l'on a souvent comparé à lui. "Moi je mettais les mots, mais ensuite j’en faisais une loi, lui il ne fait rien", poursuit l'ancien chef de l'Etat.

De Dieudonné à Charlie Hebdo… "Les mots" dont parlent Nicolas Sarkozy, c'est surtout cette phrase lâchée par Manuel Valls sur "l'apartheid territorial, social, ethnique" en France après les attentats qui ont frappé Paris. L'ancien président en a été révulsé. Pour lui, l'expression est bien plus grave que sa sortie sur le Kärcher, en 2005, qui lui colle aux basques comme un sparadrap. "Les mots", ce sont eux aussi ceux que Manuel Valls a prononcés pour fustiger puis interdire les spectacles du polémiste Dieudonné. Et Nicolas Sarkozy de se moquer de ce Premier ministre qui censure des spectacles puis défend la liberté d'expression pour Charlie Hebdo.

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Pas question pour l’ancien président de mêler sa voix à celle de l’UMP, qui a ovationné Manuel Valls à l’assemblée après les marches républicaines du 11 janvier. A la veille d’élections intermédiaires, départementales en mars puis régionales en décembre, son sujet est de contrer un Manuel Valls  qui est apprécié dans son propre famille. Et qui, dans le climat actuel, est audible sur les questions de sécurité.