VGE : "Bongo a financé la campagne de Chirac"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a affirmé mardi que le président du Gabon Omar Bongo, décédé lundi, avait soutenu "financièrement" Jacques Chirac pendant la campagne présidentielle de 1981.

Personnage clé de la "Françafrique", cette relation complexe entretenue entre Paris et ses anciennes colonies d'Afrique, Omar Bongo suscite de nombreuses réactions depuis sa mort lundi. Parmi tous les hommages, une voix discordante : celle de Valéry Giscard d’Estaing.

Omar Bongo a connu tous les présidents de la cinquième république. Pour la première fois, Valéry Giscard d'Estaing s'exprime à son sujet et il n'hésite pas à rouvrir de vieux dossiers.

"Au début c’était un homme jeune brillant actif puis par la suite c’est devenu un régime très personnel, monté sur des régimes financiers très contestable et j’ai rompu tout contact avec lui", explique l'ancien chef de l'Etat. "Par rapport aux grands sages qui ont été Felix Houphouët-Boigny ou Léopold Sédar Senghor, la richesse de la personnalité n’est pas la même. Ils représentaient la sagesse africaine, la finesse. Omar Bongo, au contraire c’était plus superficiel", ajoute-il.

Parmi toutes les anecdotes, il évoque la campagne présidentielle de 1981. "Normalement on n’accepte pas des financements étrangers mais j’ai appris que Jacques Chirac, mon concurrent avait reçu des fonds d’Omar Bongo. Je lui ai alors téléphoné pour obtenir des explications : -Ah, vous le savez-, s’était-il simplement étonné", raconte l’ancien président de la République.

"Nous savons tous précisément qu'Omar Bongo a financé de nombreuses campagnes électorales à droite mais aussi à gauche, parfois, peut-être. On l'a entendu dire. Je crains hélas que cela soit un peu vrai, y compris concernant la gauche", a pour sa part estimé le député PS André Vallini dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "La "Françafrique", cela concerne la droite mais cela a pu concerner la gauche", a-t-il insisté. "Je considère que les deux septennats de François Mitterrand (1981-1995) n'ont pas été parfaitement clairs sur le plan de la Françafrique".