Universités : pro et anti -blocage s'affrontent toujours

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après l'Unef mardi, c'est la Confédération étudiante qui a reconnu que les négociations des syndicats étudiants représentatifs avaient débouché sur des "avancées". Mais aucun appel au déblocage n'a été lancé, la décision appartenant aux assemblées générales locales organisées dans un climat de plus en plus tendu. Valérie Pécresse en a appelé mercredi à la "responsabilité" des étudiants.

Valérie Pécresse a appelé mercredi les étudiants à la responsabilité. "Le blocage n'est jamais la solution, la violence n'est jamais la solution", a estimé la ministre de l'Enseignement supérieur qui a reçu mardi les syndicats étudiants représentatifs, un entretien qui a permis de déboucher sur des "avancées importantes" selon l'Unef et sur de "premières avancées" selon la Confédération étudiante même si "beaucoup reste à obtenir". "On est à quelques semaines des examens. Dans l'intérêt de tous les étudiants, oui au dialogue et non au blocage", a ajouté Valérie Pécresse.

Des "garanties nouvelles et des gardes fous aux craintes des étudiants mobilisés" : Bruno Julliard, le dirigeant du principal syndicat étudiant, a estimé que les concessions obtenues mardi de Valérie Pécresse étaient "rassurantes". Parmi ces engagements figure la "mise en place d'un cadrage national des diplômes", soit un texte qui garantit "l'égalité des diplômes et des étudiants sur l'ensemble du territoire". Toujours pour rassurer les étudiants sur sa loi, Valérie Pécresse a promis, selon Bruno Julliard, un "texte réglementaire" garantissant que "l'orientation active n'entraînera pas de sélection à l'entrée de l'université". Elle a en outre confirmé l'engagement pris lundi par François Fillon d'une "formalisation" écrite de l'augmentation de un milliard par an pendant cinq ans du budget consacré à l'université. Selon Bruno Julliard, la ministre a affirmé "sa volonté de faire passer la dépense par étudiant de 7.000 à 10.500 euros par étudiant, soit l'équivalent des classes prépas".

Mais la stratégie même de l'Unef de participer à ces négociations avec la ministre est critiquée par certains grévistes, notamment par la Coordination étudiante. Les "avancées importantes" obtenues mardi, ce sont désormais les assemblées générales organisées dans chaque université qui vont devoir les examiner pour décider de la suite à donner au mouvement. Bruno Julliard n'a d'ailleurs pas donné de consignes pour arrêter la grève mais il a simplement demandé de prendre en compte les avancées réalisées. En assemblées générales, le climat est de plus en plus tendu. La présidence de l'université de Perpignan a par exemple décidé de la fermeture administrative de l'établissement après de brefs incidents entre des anti-bloqueurs et des bloqueurs.

Dans les universités, dans la rue, la mobilisation ne semble pas faiblir. A Paris,près de 2.000 jeunes sont encore descendus dans la rue mardi pour protester contre la réforme Pécresse qui prévoit de donner plus d'autonomie aux universités. Les manifestants venaient pour l'essentiel de lycées parisiens, dont une vingtaine sont bloqués mardi matin. Ils étaient accompagnés d'étudiants et de quelques enseignants. A Lyon, entre 850 étudiants et lycéens, selon la police, et 2.000, selon les organisateurs, ont manifesté. A Marseille, un millier de jeunes selon la police sont descendus dans la rue. Parmi eux, essentiellement des lycéens mais aussi quelques étudiants. A Bordeaux, ils étaient entre 1.500 selon la police, et 2.000, selon les organisateurs

Depuis quelques jours, certains lycéens tentent de rejoindre leurs aînés, les étudiants, dans le mouvement de protestation contre la loi Pécresse sur l'autonomie des universités. Mardi, on dénombrait 70 lycées bloqués ou perturbés en France dont une vingtaine à Paris. Les syndicats lycéens UNL et Fidl ont estimé que les annonces de Valérie Pécresse sur l'accompagnement de sa loi sur l'autonomie des universités étaient insuffisantes et affirmé qu'ils restaient "mobilisés", notamment jeudi, nouvelle journée de manifestations. Mais certains proviseurs et parents d'élèves dénoncent l'effet d'entrainement chez certains jeunes dont les motivations pour protester dépassent le seul cadre de la réforme Pécresse.

En marge de ces manifestations, quelques incidents ont été signalés. A Aix-en-Provence, trois étudiants ont été placés en garde à vue mardi, après que la permanence locale de l'UMP a été investie en fin de manifestation contre la réforme des universités. A Nantes, deux jeunes et sept policiers ont été légèrement blessés mardi lors de l'évacuation par les forces de l'ordre d'étudiants et lycéens qui avaient pénétré dans l'enceinte du rectorat à Nantes.