Universités : François Fillon promet 50% de budget en plus d'ici 5 ans

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Premier ministre a annoncé lundi la signature d'un accord garantissant la hausse du budget des universités de 50% en 5 ans. Il s'agit ainsi de répondre à une des revendications des étudiants qui craignent un désengagement de l'Etat au travers de la réforme Pécresse. La ministre de l'Enseignement supérieur a elle lancé pour mardi une nouvelle invitation aux syndicats étudiants représentatifs, pour "discuter des préoccupations des étudiants".

C'est un des engagements qu'attendaient les étudiants en grève depuis plusieurs semaines : le Premier ministre a annoncé lundi la signature "dans le courant de la semaine" d'un accord garantissant la hausse du budget des universités de 50% en 5 ans. Le budget annuel de l'université passerait ainsi de 10 milliards d'euros actuellement à 15 milliards d'ici à la fin de la législature. Au-delà de l'autonomie des universités, les étudiants mobilisés craignaient que la réforme Pécresse signe un désengagement de l'Etat dans l'enseignenement supérieur. Michel Lussault, porte-parole de la Conférence des présidents d'université, a jugé que l'annonce du gouvernement était "de nature à calmer les inquiétudes des étudiants", mais sans préjuger de l'impact de cette annonce sur le mouvement en cours. Car la question budgétaire n'est pas le seul motif d'inquiétude des étudiants.

Abrogation ou aménagement de la loi Pécresse existante : le front de protestation étudiant est apparu divisé sur ses revendications à l'issue de la dernière coordination étudiante organisée dimanche. D'un côté, l'Unef, le principal syndicat étudiant, partisan de la négociation pour aménager les conditions de cette autonomie. Ses délégués ont quitté la réunion samedi en dénonçant un climat de tensions. De l'autre, certains porte-parole de la coordination nationale, qui disent tirer leur légitimité des assemblées générales organisées dans les universités, et qui refusent tout amendement du texte qui doit selon eux être supprimé. C'est dans ce contexte tendu entre les étudiants eux-mêmes que la ministre de l'Enseignement supérieur a proposé une nouvelle réunion, mardi.

Valérie Pécresse a de son côté donné rendez-vous aux cinq syndicats étudiants représentatifs pour "discuter des préoccupations des étudiants". Selon la ministre de l'Enseignement supérieur, il y a "des espaces de dialogue pour répondre à toutes (...) les craintes et préoccupations qui s'expriment ça et là" mais il n'est pas question de revenir sur la loi adoptée en juillet. "La loi pour moi c'est une donnée. Elle a été concertée, elle a été votée, c'est une loi de la République, c'est le socle de la réforme", a-t-elle prévenu.

Selon l'Unef, il est pourtant possible de trouver un "terrain d'entente" avec le gouvernement même si son syndicat "n'a jamais été d'accord avec cette loi" qui prévoit de donner une plus grande autonomie de gestion aux universités, avec le risque exprimé par les étudiants de revenir sur le principe d'égalité entre les différents sites d'enseignement. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue mardi dans les universités et les lycées ainsi qu'une manifestation nationale jeudi. Selon l'Unef, 48 facs étaient encore fermées, entièrement ou partiellement bloquées vendredi.

A Toulouse, un vote à bulletin secret a été organisé dans un premier temps, lundi matin, pour décider de la suite à donner au mouvement, sur demande de la présidence de la faculté du Mirail. Les étudiants grévistes ont interrompu ce premier scrutin avant d'organiser un second vote, à main levée celui-là. Le blocage, entamé il y a deux semaines, a été reconduit. Mais le climat reste particulièrement houleux. Dans l'après-midi, la direction de l'université a choisi de fermer administrativement le site.