Une nouvelle personnalité anti-syrienne assassiné au Liban

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le gouvernement libanais a déclaré une journée de deuil national ce jeudi, jour des funérailles du député libanais Walid Eido mort mercredi dans un attentat à la bombe qui a tué neuf autres personnes à Beyrouth. Walid Eido, avocat sunnite, appartenait à la majorité parlementaire anti-syrienne emmenée par Saad Hariri, fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri assassiné en février 2005, également à Beyrouth.

Alors que l'armée libanaise livre actuellement un difficile combat contre les activistes sunnites du Fatah al Islam dans le camp palestinien de Nahr al Bared, le Liban a été encore endeuillé mercredi par un attentat contre une personnalité anti-syrienne. Un véhicule 4x4 en stationnement, contenant une charge de 60 à 80 kilos, a explosé au moment où la voiture de Walid Eido passait après avoir quitté un club de la plage de l'ouest de Beyrouth. L'un de ses fils et deux de ses gardes du corps figurent parmi les morts. L'attentat a blessé au moins 11 personnes. Walid Eido, un avocat sunnite de 64 ans, appartenait à la majorité parlementaire anti-syrienne. Il est le septième homme politique anti-syrien tué depuis la mort de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. En novembre dernier, le ministre de l'Industrie, Pierre Gemayel, également hostile à l'ingérence syrienne au Liban, a été abattu dans un quartier chrétien de Beyrouth. L'assassinat de Walid Eido est intervenu trois jours après que les Nations Unies eurent prolongé jusqu'à la fin de l'année le mandat de Serge Brammertz à la tête de la Commission d'enquête mise sur pied pour faire la lumière sur l'attentat contre Rafic Hariri. L'un des collègues de Walid Eido à l'Assemblée, Wael Abou Faour, a accusé la Syrie d'être derrière l'attentat qui lui a coûté la vie. "Walid Eido était un symbole de la démocratie au Liban. Il a été assassiné parce que le régime syrien a décidé d'en finir avec le bloc du 14-Mars", a-t-il dit en référence à la coalition emmenée par Saad Hariri. "Ce crime est un message clair du régime syrien au Liban, en riposte à la création d'un tribunal international", a dit la coalition de Saad Hariri dans un communiqué. A propos de l'attentat contre Walid Eido, Saad Hariri a assuré que "ce sont les mêmes mains qui ont assassiné Rafic Hariri".Le président du Parlement libanais, le chiite Nabih Berri, allié pro-syrien du Hezbollah, a condamné cet assassinat. La Syrie n'a pas réagi pour le moment. A Paris, le président Nicolas Sarkozy a déclaré dans un communiqué, condamner "avec la plus grande fermeté ce nouvel attentat ciblé". Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a lui aussi condamné l'attentat, qu'il a qualifié de "crime odieux et lâche". "Les coupables doivent être retrouvés et punis", a-t-il dit. "Ceux qui oeuvrent pour un Liban souverain et démocratique sont toujours ceux qui sont visés", a dit le président américain. "Les Etats-Unis continueront à être aux côtés du Liban, de son peuple et de son gouvernement légitime alors qu'ils sont confrontés à ces attaques", a déclaré George Bush. Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a exhorté le gouvernement libanais à traduire en justice les auteurs de l'attentat. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné, dans un communiqué initié par la France, "toute tentative de déstabiliser le Liban par le biais d'assassinats politiques ou d'autres actes terroristes".